Importance des barrières de #corail dans la protection contre les #tsunamis et la préservation du #littoral

L’une des vagues les plus gigantesques au monde, « Teahup o’ », se trouve à Tahiti et attire des surfeurs de tous les continents. Pouvant atteindre jusqu’à 9 mètres de haut, elle en est aussi l’une des plus dangereuses. Pourtant, avant que ces vagues n’atteignent les côtes de Tahiti, les barrières de corail les ralentissent fortement et limitent ainsi l’impact qu’elles ont sur le littoral.

Les océanographes Dr. Daniel Harris (Université de Queensland, Centre Leibniz pour la recherche Marine Tropicale – ZMT) et Dr. Alessio Rovere (Centre Leibniz pour la Recherche Marine Tropicale – ZMT et MARUM, Centre pour les sciences marines environnementales de l’Université de Brême) ont étudié les interactions entre les vagues et les barrières de corail dans le pacifique sud. Dans le cadre de leurs recherches, ils ont collaboré avec des collègues du CRIOBE, Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement de Moorea et de l’Université de Perpignan.

Afin d’étudier la quantité d’énergie perdue lorsque les vagues se brisent sur la côte, les chercheurs français, sous la direction du Prof. Valeriano Parravicini (CRIOBE et Université de Perpignan) ont installé des capteurs à six mètres de profondeur, au large des côtes de Tahiti et de l’île voisine Moorea. Durant un mois, ils ont collecté les données produites en amont et en aval de la barrière de corail, en s’intéressant tout particulièrement aux effets du changement climatique et notamment de la hausse du niveau des mers sur le rôle « tampon » joué par les coraux. Dans un deuxième temps, les scientifiques ont rentré les données ainsi obtenues dans une base en ligne, afin que les chercheurs du monde entier puissent utiliser ces informations dans leurs scénarios et activités de prévision des risques de tsunami.

Un des résultats de l’étude montre qu’en 2100, la puissance des vagues pourrait être six fois plus importante que la moyenne actuelle dans cette région du monde, du fait de la dégradation des coraux et de la hausse du niveau de la mer, entrainant une érosion du littoral jusqu’à dix fois plus importante qu’aujourd’hui. Le facteur le plus déterminant reste cependant la dégradation du corail, dont la protection s’avère ainsi une nouvelle fois déterminante pour la préservation du littoral. A cette fin, des mesures comme la lutte contre le chalutage en eaux profondes et le soutien à un tourisme responsable s’avèrent alors prioritaires.

 

Source : DASCHNER Andrea, Presse- und Öffentlichkeitsarbeit Leibniz-Zentrum für Marine Tropenforschung (ZMT), 03/02/2018 : https://idw-online.de/en/news690069

Rédacteur : Fabien Baudelet, fabien.baudelet[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr