Evènement Blue Talk et exposition « The Whispering World : Words by a Silent Sea »
Le mardi 5 novembre, le service pour la science et la technologie de l’ambassade de France en Allemagne a organisé conjointement avec l’ambassade du Costa-Rica en Allemagne une table ronde “Blue Talk: Science and Design for Marine Ecosystem Restoration”, sur les techniques de restauration des écosystèmes marins.
La table-ronde a réuni :
- Bernadette Pogoda, scientifique sur l’écosystème marin
- Wilfried Sanchez, directeur adjoint des sciences à l’Ifremer
- Melania Guerra, cheffe de l’équipe « Science du climat et impacts » chez Climate Analytics
- Rasa Weber, chercheuse et designeuse, membre du pôle d’excellence « Matter of Activity », Humboldt-Universität Berlin
- David Enon, designer indépendant
Les panélistes ont pu partager leurs connaissances et leurs expériences sur les différentes méthodes de restauration des écosystèmes marins, dans une perspective pluridisciplinaire.
La conférence a été suivie par l’inauguration officielle de l’exposition « The Whispering World : Words by a Silent Sea » de Rasa Weber. Elle y présente son travail de développement d’un prototype de récif artificiel qui fournit un substrat et une structure aux poissons pour former un habitat.
Le prototype “KIKI” est exposé à l’ambassade du 5 au 11 novembre 2024. Il s’agit d’un récif artificiel en Méditerranée qui sert de substrat à des organismes pionniers. La structure qui utilise l‘accrétion minérale par électrolyse est constituée de fil d‘acier conducteur et est alimentée en électricité par un panneau solaire. Née d’une coopération entre des biologistes marins et designers, « Kiki » a été placée à 10 mètres de profondeur près de la station de recherche STARESO en Corse où elle a été observée pendant six mois. Basée sur le « biorock » de Wolf Hilbertz, la technique employée consiste à déposer du calcaire sur des structures en acier par électrolyse afin de créer un substrat idéal pour les formes de vie marine. Ce projet soulève des questions sur le rôle du design dans les processus évolutifs et s’inscrit en opposition à la théorie de la symbiogenèse de Lynn Margulis, laquelle voit dans les interdépendances un élément primordial de l‘évolution. Les opposants à ce projet déplorent la porosité accrue des éléments coralliens et des besoins énergétiques élevés. « Kiki » illustre les limites de l‘intervention humaine sur les écosystèmes.