Le projet SUGAR entre dans sa deuxième phase

De manière générale, les sociétés et les organismes gouvernementaux travaillant sur les questions énergetiques désirent ardemment mettre en évidence de nouvelles sources d’énergie. Le projet « SUGAR » (Gisements sous-marins d’hydrates de gaz : prospection, exploitation et transport, [1]), a été lancé pendant l’été 2008 par les Ministères fédéraux de l’économie et de la technologie (BMWi) et de l’enseignement et la recherche (BMBF). Sous la direction de l’Institut Leibniz pour les sciences marines de Kiel (IFM-GEOMAR [2]), plus de 20 partenaires du monde économique et scientifique développent de nouvelles technologies, afin d’extraire du gaz naturel (méthane) à partir d’hydrates de méthane dans les fonds marins et de stocker de façon sûre, dans ces mêmes fonds marins, du CO2 provenant de centrales thermiques et d’autres sites industriels. Fin août 2011, le projet « SUGAR » est entré dans sa deuxième phase.

 

Le gaz naturel libère moins de dioxyde de carbone lors de sa combustion que le pétrole brut ou le charbon. A travers la substitution du méthane par du CO2, c’est un approvisionnement énergétique durable qui devrait être favorisé. L’hydrate de méthane, souvent désigné comme la source d’énergie de l’avenir, est constitué de méthane emmagasiné dans de l’eau gelée. Les molécules d’eau enserrent ainsi complètement le méthane dans les fonds marins. Comme l’explique Klaus Wallmann de l’IFM-GEOMAR, coordinateur du projet, « sous forte pression et à basse température, les molécules d’eau et de méthane se relient en formant de l’hydrate de méthane sous forme de glace ».

 

Après trois années de recherche intensive, la première phase du projet « SUGAR » [3] a touché à sa fin. La deuxième phase, qui a débuté le 26 août 2011, se prolongera jusqu’en 2014 et sera financée à hauteur de 13 millions d’euros en partie par le BMWi et le BMBF mais également par le biais de différents partenaires du monde économique.

 

Au cours de la première phase achevée cet été, de nouvelles techniques de prospection de gisements d’hydrate de méthane et d’amélioration des mesures réalisées sur ces derniers ont été développées. Des tests ont été validés avec succès dans la Mer du Nord et en Nouvelle Zélande. Non seulement la découverte de nouveaux gisements est importante, mais également l’amélioration du contrôle de processus de livraison.

 

Par des tests en laboratoire, les scientifiques ont pu montrer comment la substitution du méthane par du dioxyde de carbone dans les hydrates fonctionnait, et comment elle pouvait être accélérée. En parallèle, les partenaires industriels du projet ont réussi à développer pour les pétroliers un concept de transport du méthane sous forme de granulats d’hydrate. Alors que SUGAR entre dans sa deuxième phase, plusieurs expéditions maritimes sont prévues, au cours desquelles les méthodes développées en laboratoire seront mises en application. Néanmoins, les eaux territoriales allemandes n’étant pas suffisamment profondes pour contenir de l’hydrate de méthane, les acteurs de ce projet travailleront en étroite collaboration avec les pays du BRIC où l’on observe les plus grands gisements : Brésil, Russie, Inde et Chine.

 

Le projet SUGAR pourrait donc aider à réduire les émissions mondiales de CO2. Un intérêt international pour ce projet croît de jour en jour, et une troisième phase est d’ores et déjà prévue à partir de 2014 au cours de laquelle les méthodes testées en phase deux seront utilisées en conditions réelles sur le terrain.

 

 

[1] SUGAR : Submarine Gashydrat-Lagerstätten: Erkundung, Abbau und Transport

[2] IFM GEOMAR: Kieler Leibniz Institut für Meereswissenschaften

Pour en savoir plus, contacts :

[3] « Projet SUGAR : extraction de méthane des fonds marins et remplacement par du CO2 » – BE Allemagne 434 – 30/04/2009- http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/58842.htm

Source :

« Vom Modell zur Anwendung – Gashydrat-Forschungsprojekt SUGAR tritt in die zweite Phase », dépêche idw, communiqué de l’IFM-GEOMAR – 26/08/2011 – http://idw-online.de/pages/de/news437898

Rédacteur :

Myrina Meunier, myrina.meunier@diplomatie.gouv.frhttps://www.science-allemagne.fr