Frédéric Le Manach de Bloom association, entièrement dévouée aux océans et à ceux qui en vivent.

Frédéric Le Manach interviendra le 12 décembre dans le cadre de la manifestation: « 2035, le monde après l´Accord de Paris sur le climat ».

 

Frédéric Le Manach est pour moitié breton. C’est sur le littoral des Côtes d’Armor qu’il découvre la faune et la flore marine, leur exploitation (raisonnée ou non) et les impacts des activités humaines sur et sous cette grande étendue bleue : eh oui ! C’est le long des plages de Plestin-Les-Grèves – mondialement connues pour leur odeur putride due aux algues vertes – qu’il manie son épuisette pendant les vacances scolaires. Le reste de l’année dans le 9-3, c’est avec l’équipe Cousteau qu’il fait ses classes, ne ratant aucun épisode des aventures subaquatiques télévisuelles.

 

Frédéric Le Manach - BLOOMFrédéric choisit de maritimiser sa carrière lors de ses années de licence à l’Université Paris-Sud XI. Il intègre alors un master de biologie/écologie marine à Marseille, puis un master européen en gestion des ressources aquatiques, en Angleterre (Plymouth) et en Espagne (Cádiz). C’est pendant ces deux années qu’il découvre l’importance de la pêche au niveau mondial, mais aussi ses dérives et ses injustices. Pour son stage de fin d’études (c’est ce qu’il croyait !), il décroche un projet sur la reconstruction des données statistiques des captures de poissons à Madagascar et établit ses bases à l’Université de Colombie-Britannique à Vancouver au Canada. Ce stage lui apporte de nombreuses opportunités, dont un contrat avec la Banque mondiale pour renforcer les connaissances de la petite pêche locale Malgache. Là-bas, il découvre les ravages qu’un manque de volonté et de moyens politiques peuvent avoir face à la vénalité de certains acteurs étrangers, notamment au sujet du commerce illégal et très dangereux des holothuries (« concombres de mer ») et des ailerons de requins. Cette courte période de consulting pour une agence onusienne lui apprend autre chose : ce n’est pas cela qu’il veut faire de sa vie…

De retour à Vancouver, c’est là, au sein du projet Sea Around Us, que Daniel Pauly lui propose de réaliser sa thèse sur le sujet de son choix. De plus en plus obsédé par le fossé qui existe entre la pêche industrielle et la pêche artisanale, c’est tout naturellement qu’il décide de se pencher sur un sujet relativement peu étudié mais ô combien important : les accords de pêche établis par la Commission européenne – pour le compte de ses flottes industrielles de pêche – avec des pays en voie de développement, notamment en Afrique de l’ouest, dans l’océan indien et de plus en plus dans l’océan pacifique. Pour approfondir ses connaissances auprès de chercheurs experts des pêcheries thonières et africaines, il établit également un partenariat avec l’Institut de recherche pour le développement, à Sète. Le chercheur Philippe Cury y devient son co-directeur de thèse.

 

Les résultats de la thèse de Frédéric montrent comment ces accords de pêches, contre une « compensation financière » modeste et très largement subventionnée par les impôts du contribuable européen, permettent aux industriels européens d’exploiter les eaux poissonneuses de nombreux pays tropicaux : crevettes, langoustes, poulpes et sardinelles par le passé ; principalement du thon de nos jours. De telles conclusions suscitent l’ire des industriels français pêchant le thon tropical, mais l’un de ses représentants finira par reconnaître publiquement qu’effectivement, les droits d’accès payés par les industriels aux pays « partenaires » sont ridiculement bas en comparaison du chiffre d’affaire généré. Le coût de ces droits d’accès sera augmenté (de 35€ par tonne de thon pêché – et déclaré – à 55€) quelques mois plus tard, lors du renouvellement de certains accords dans l’océan indien.

 

Frédéric rejoint BLOOM en janvier 2015 pour prendre la direction scientifique d’une petite équipe riche en jeunes chercheur.se.s. Il dirige actuellement des projets autour de différentes thématiques visant à étudier les failles du système halieutique actuel et à penser l’émergence de modèles plus écologiques et socialement viables. Ses analyses se concentrent sur l’état des stocks européens, les pratiques de différents secteurs industriels comme la pêche minotière (farines de poissons utilisées pour l’aquaculture et les élevages terrestres) et la pêche au thon tropical. Il travaille également sur l’impact des subventions publiques et sur la consommation responsable de poisson (qui passe déjà par moins en consommer !).

Engagements parallèles (non rémunérés)

 

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