Forte mobilisation de la communauté scientifique en Allemagne pour la Marche pour la science le 22 avril 2017

En Allemagne, 22 marches ont été organisées principalement dans les grandes villes universitaires du pays : Berlin (11 000 participants), Munich (4 500), Tübingen (2.700), Francfort-sur-le-Main (2 500), Fribourg-en-Brisgau (2 500), Göttingen (2 500), Dresde (2 000), Bonn (1 500), Hambourg (1 500), Heidelberg (1 500), Münster (1 500), Leipzig (1 200),Iéna (1 000),Greifswald (400), Kassel (200), Coblence (50), Kiel (250), Rostock (250), Stuttgart (400), Trèves (150), Espelkamp (50) ainsi que sur l’île de Helgoland (67).

Au total, plus de 37 000 personnes se sont mobilisées pour défendre l’indépendance de la recherche et la reconnaissance des résultats prouvés scientifiquement. Des représentants du milieu de la recherche publique allemande et du gouvernement fédéral ont apporté leur soutien à la manifestation.

A Berlin, le maire-gouverneur de la ville Michael Müller, également en charge de la science et la recherche, accompagné des présidents des organismes de recherche Leibniz et Helmholtz Matthias Kleiner et Otmar Wiestler, ainsi que des représentants des principales universités de la ville ont défilé en tête du cortège et sont intervenus publiquement sur la tribune installée devant la porte de Brandebourg pour défendre l’importance de la recherche scientifique et de son indépendance. La marche était placée sous le slogan « Il n’y a pas d’alternatives aux faits ».

Les participants de la marche à Berlin, partis de l’université Humboldt pour remonter l’avenue Unter den Linden jusqu’à la porte de Brandebourg, ont par ailleurs fait une halte devant l’ambassade de Hongrie située sur le parcours, pour protester notamment contre les menaces de fermeture dirigées par le gouvernement de Viktor Orban à l’encontre de l’Université d’Europe Centrale (CEU) créée à Budapest par le philanthrope américain d’origine hongroise George Soros. Face à ces menaces, le président de la l’Université Libre de Berlin Peter-André Alt, avait proposé il y a quelques semaines de cela qu’en dernier recours, la CEU pourrait trouver exil sur le campus de son université.

La ministre fédérale de l’Enseignement et de la Recherche Johanna Wanka a rappelé dans une tribune parue dans la presse le 21 avril que la liberté de la science constitue, aux côtés de l’indépendance de la justice et de la liberté de la presse, l’un des trois piliers fondamentaux d’une société démocratique. Elle a appelé les chercheurs et la société civile à défendre les valeurs d’ouverture et de progrès, pour montrer le caractère non négociable des faits scientifiques en ce qu’ils constituent le fondement de tout débat sociétal.

Martin Stratmann, président de la société Max Planck, est intervenu lors de la marche pour la science à Munich, qui a mobilisé plus de 4000 participants. Il a insisté sur le fait que l’Homme n’a jamais eu un impact aussi fort sur son environnement qu’aujourd’hui, et qu’on ne peut pas tolérer que des décisions qui concernent l’ensemble des citoyens soient prises sans qu’elles soient basées sur des faits scientifiques prouvés.

Enfin, la présidente de l’Office allemand des échanges académiques (DAAD), Margret Wintermantel, a insisté depuis la marche pour la science organisée à Bonn, sur la réciprocité et le dialogue qui doit avoir lieu entre science et société : « La science a besoin de bonnes conditions d’exercice et de liberté pour répondre aux attentes de la société et mener à bien les missions qui lui sont confiées ».

Source : Communiqué de presse publié par l’organisation March for Science Allemagne – http://marchforscience.de/presse-info/

Rédactrice : Claire Speiser, claire.speiser[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr