Une vision de l’avenir de l’industrie automobile

Le 5 juin 2013 a eu lieu au Bundestag une présentation sur l’avenir de l’industrie automobile. La Commission parlementaire pour l’éducation, la recherche et l’évaluation des technologies [1] a chargé trois chercheurs de l’Institut Fraunhofer de recherche sur les systèmes et l’innovation (ISI) de Karlsruhe (Bade-Wurtemberg) de présenter leurs travaux sur le sujet. Anja Peters, Wolfgang Schade et Martin Wietschel ont donc présenté deux études. Leurs conclusions peuvent être résumées ainsi : l’industrie allemande est bien placée dans le jeu mondial, mais elle doit s’adapter à la diversification des acteurs et du marché ; surtout, l’électromobilité représente un enjeu de première importance, mais elle a besoin d’être soutenue.

 

Avenir de l’industrie

Une première étude a analysé l’évolution et l’état actuel de l’industrie automobile, ainsi que ses relations avec ses fournisseurs et avec ses sites de productions en Allemagne et à l’étranger. Les chercheurs estiment qu’une diversification à quatre niveaux est attendue :
– Au niveau de la propulsion, où les différentes possibilités (électricité, biocarburants, hydrogène) ainsi que les hybridations prennent, ou vont prendre, une place de plus en plus importante.
– Au niveau des matériaux, avec la présence d’alliages techniques d’aluminium et de magnésium ainsi que de matériaux composites. L’objectif est d’alléger le véhicule pour économiser du carburant.
– Au niveau des modèles, par exemple concernant les très petits formats.
– Au niveau du modèle économique. En effet de plus en plus de constructeurs proposent des systèmes de partage de voiture, dans lequel l’utilisateur n’achète plus, mais loue l’automobile sur de courtes distances ou pendant de courtes durées.

 

Electromobilité

La seconde étude concernait les aspects non techniques de l’électromobilité tels que son influence sur l’économie, l’environnement ou la société. Anja Peters, qui a mené cette étude, estime que « l’électromobilité peut aider à résoudre les deux grands problèmes du XXIe siècle concernant le secteur des transports, à savoir les émissions de gaz à effet de serre et la rareté des ressources fossiles. Il faut impérativement utiliser une électricité produite par des sources renouvelables et limiter le développement des moyens de transport personnels. » C’est pourquoi son étude recommande le développement des véhicules électriques dans la perspective d’un système de transport multimodal.

 

Parmi les autres conclusions et recommandations de cette étude, plusieurs points sont à noter :
– Les auteurs encouragent le développement des véhicules électriques dans les flottes de véhicules d’entreprises et des systèmes de partage de voiture. Par exemple, le rapport propose de réserver des places de stationnement pour les voitures partagées ou encore de proposer des systèmes publics pour le rechargement des batteries de son véhicule.
– Concernant les effets sur l’économie, les auteurs estiment que le développement de l’électromobilité ne se fera pas à un coût trop élevé, mais dynamisera plutôt le PIB (à partir de 2030). Le rapport préconise de favoriser la recherche dans les batteries car cela pourrait s’avérer un secteur stratégique dans le futur.

 

 

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] Site internet de la commission, qui présente ses membres et ses attributions : http://www.bundestag.de/bundestag/ausschuesse17/a18/
– L’analyse complète est disponible à l’adresse suivante (en allemand) : http://www.tab-beim-bundestag.de/de/aktuelles/20130529.html et http://www.tab-beim-bundestag.de/de/aktuelles/20130313.html
– Dr. Anja Peters, chercheuse à l’Institut Fraunhofer ISI – tél. : + 49 721 6809 421 – email : anja.peters@isi.fraunhofer.de

 

Sources :

« Zukunft der Automobilindustrie im Fokus zweier Studien », communiqué de presse de l’Institut Fraunhofer ISI – 06/06/2013 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/0BLJR

 

Rédacteurs :

Grégory Arzatian, gregory.arzatian@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr