Allemagne : Annonces de la nouvelle coalition « tricolore » en matière de recherche et d’innovation : continuité dans les objectifs poursuivis et empreinte marquée du FDP

 

Les annonces relatives à la recherche et l’innovation apparaissent à la fin du premier grand chapitre du contrat de coalition, intitulé « Modernisation de l’Etat, Développement Numérique et Innovations ». Elles s’inscrivent dans la lignée des premières annonces faites à l’issue des pré-négociations au mois d’octobre dernier. Les trois partis réaffirment ainsi leur objectif de porter la part des dépenses publiques totales consacrées à la R&D à 3,5 % du PIB d’ici 2025. La tonalité des mesures annoncées reste dans l’ensemble très générale. On peut tout de même noter la priorité donné à l’innovation notamment avec l’annonce de la création d’une agence pour le transfert et l’innovation, projet porté par le FDP (parti libéral) durant la campagne. Pour la recherche, la priorité sera donnée aux domaines favorisant une industrie compétitive et décarbonée, sur le climat, la santé, la souveraineté technologique, l’exploration de l’espace et des océans et sur les sciences sociales. L’annonce de l’augmentation de 3 % du budget annuel du DAAD et de la fondation Alexander von Humboldt est un signal fort envoyé au monde de la recherche.

 

Par ailleurs, le portefeuille de la recherche revient au FDP et le BMBF devrait avoir à sa tête Mme Bettina Stark-Watzinger. Peu connue du grand public, Bettina Stark-Watzinger est députée du Bundestag pour le FDP et secrétaire de son groupe parlementaire depuis 2020. Originaire du Land de Hesse, elle obtient son baccalauréat en 1989. Elle étudie ensuite l’économie à Mayence et à Francfort avant d’occuper un poste de cadre dans le secteur bancaire à Francfort entre 1994 et 1997. Après un séjour en Grande-Bretagne durant 11 ans et une pause pour raisons familiales, elle occupe le poste de directrice financière de l’école supérieure de commerce d’Oestrich-Winkel (Hesse). Elle dirige à partir de 2008 le LOEWE-Zentrum, un institut de recherche à Francfort pour le développement de l’excellence scientifique et économique en Hesse, qui est depuis devenu l’institut Leibniz de recherche sur les marchés financiers SAFE (Sustainable Architecture for Finance in Europe). Elle est membre du parti libérale-démocrate FDP depuis 2004 et a été élue pour la première fois au Bundestag en 2017. Sa position de présidente de la commission des finances de 2017 à 2020 lui a permis de se familiariser avec le financement de la recherche. Lors de la précédente législature, elle était notamment membre de la commission des finances et membre de l’Assemblée parlementaire franco-allemande, au sein de laquelle elle a participé au groupe de travail sur le « Green Deal » européen. Les grands défis qui attendent la nouvelle ministre sont en priorité la numérisation du système scolaire, la coopération entre les régions et l’état fédéral en matière d’éducation et les conditions de travail dans les universités et les organismes de recherche.

Source : Service Scientifique de l´Ambassade de France à Berlin

Redaction : Camille Delavergne