Investissements records dans la R&D en Allemagne
Après l’annonce d’un budget 2013 du Ministère fédéral de l’enseignement et de la recherche (BMBF) plus haut que jamais, la publication des derniers chiffres de l’Office fédéral des statistiques, publiés le 6 décembre 2012, montrent un engagement croissant des entreprises allemandes dans la R&D. Ils font état de dépenses record de 50,3 milliards d’euros en 2011, soit 7,2% de plus qu’en 2010 (46,9 milliards), elle-même année record. Les PME ont connu une croissance de leurs investissements dans la recherche encore plus importante, + 9,1%, ce qui les porte à 8,2 milliards d’euros. L’industrie automobile reste l’industrie allemande où la R&D est la plus concentrée : elle représente près d’un tiers des dépenses de R&D des entreprises (15,8 milliards d’euros au total, soit 6% de croissance par rapport à l’année passée), notamment du fait des recherches sur l’électromobilité. En tout, plus de 74,6 milliards d’euros ont donc été dépensés pour la recherche et l’innovation en Allemagne en 2011 (2010 : 69,9 milliards). Les dernières estimations de la société de conseil Booz & Co, l’une des plus importantes sociétés de conseil au niveau global, montrent une augmentation continue de l’Allemagne dans les dépenses mondiales en R&D : elle possédait en 2011 une part de 7,4% (2010 : 7%), ce qui en fait la première place européenne dans ce classement.
De façon générale, l’augmentation de l’effort public pour la R&D du gouvernement fédéral, dont 60% provient du BMBF, a été de +53% depuis 2005. Les organismes de recherche ont largement bénéficié de cette croissance durant cette période : +24% pour la Société Max Planck, +27% pour la Communauté Helmholtz, +72% pour l’Agence allemande de moyens pour la recherche (DFG), même si cela inclut les fonds de l’Initiative d’excellence. Pour les instituts de recherche et les universités, cela se traduit concrètement sur le terrain par une série de nouvelles équipes de recherche, de nouvelles écoles doctorales, de nouvelles plateformes technologiques, de nouvelles opportunités de partenariats à l’international… Environ 91.800 emplois ont été créés dans la R&D entre 2005 et 2011, dont près de la moitié (45.000) dans les entreprises innovantes, 29.500 dans les établissements d’enseignement supérieur, et 17.200 dans les organismes de recherche.
Enfin, le financement de la R&D industrielle a connu une augmentation de +30% depuis 2005 (contre + 4,6% lors de la législature précédant 2005) indiquant que la Stratégie High-tech et les programmes qui en découlent pour favoriser le partenariat public-privé comme les clusters de pointe ou la maturation des projets scientifiques et technologiques portent leurs fruits. Le Programme central d’innovation des PME (Zentrales Innovationsprogramm Mittelstand ou ZIM) du Ministère de l’économie et de la technologie (BMWi), qui réunit les différentes aides à la R&D appliquée des PME, a connu une augmentation de +31% par rapport à 2011, avec 510 millions d’euros pour 2013. La coopération avec la recherche académique (ZIM-KOOP) représente près de 70% du programme. L’augmentation de 4,6 milliards d’euros pour la R&D publique constatée en 2011 par rapport à 2005, a entraîné une augmentation de 11,6 milliards d’euros de la R&D privée ce qui permet de frôler l’objectif de 3% du PIB. Avec 2,9%, l’Allemagne rappelle aussi que l’écart se creuse avec ses partenaires européens : France (2,25% du PIB), Grande-Bretagne (1,8% du PIB), Espagne (1,33%) et Italie (1,25%).
Sources :
– « Forschungsausgaben steigen auf historischen Rekordwert », communiqué de presse du BMBF – 06/12/2012 – http://www.bmbf.de/press/3382.php
– « Innovationsbudgets der deutschen Industrie », communiqué de presse de la société Booz & Co – 30/10/2012 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/LT2gm
Rédacteurs :
Elodie Parisot, elodie.parisot@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr