Le plan d’action 2020 pour l’électromobilité à Berlin

Le 26 mars 2014 a eu lieu la deuxième conférence sur l’électromobilité à la mairie de Berlin. L’eMo, l’agence gérant le projet vitrine de l’électromobilité à Berlin, et le Sénat de Berlin ont dévoilé leur plan d’action 2020. Ce projet s’inscrit dans une démarche globale visant à préparer puis lancer le marché de l’électromobilité afin d’atteindre un marché de masse.

 

 


Crédits : tomwang

La ville de Berlin et le Land du Brandebourg ont déjà mis en place un certain nombre de stratégies dans des domaines qu’ils considéraient essentiels pour leur développement régional et pour celui de l’Allemagne. C’est dans ce riche paysage que s’intègre le plan d’action 2020, plus particulièrement dans les stratégies « Plan cadre Berlin Ville d’industrie 2010-2020 » et « Plan de développement urbain Transport » de la ville de Berlin, les plans « Plan d’action ProIndustrie » et « Stratégie énergétique 2030 » du Land de Brandebourg, ainsi que dans le plan d’action commun entre le Berlin et le Brandebourg « Stratégie commune d’innovation Berlin-Brandebourg. »

Ce plan vise à faire de la région Berlin-Brandebourg le modèle de l’électromobilité en 2020 reconnu internationalement. L’objectif sera atteint grâce à l’orientation de l’effort sur deux tâches centrales. Premièrement, la force économique de la région doit être améliorée, avec la création de nouvelles chaînes de valeur et de nouveaux emplois liés à l’électromobilité. Le respect des objectifs de politiques climatiques, des transports, énergétiques et environnementales via le soutien à l’électromobilité représente le deuxième axe.

Ces tâches centrales sont divisées en un champ « Cadre juridique et légal » et deux champs d’action, « Technologies, produits et services » et « Transport et mobilité », eux-mêmes divisés en champs d’application. Le premier est divisé en deux : « Systèmes et véhicules » et « Energie et infrastructure de rechargement ». Le second est divisé entre les champs « Transport personnel » et « Transport de fret ». Enfin, un champ transversal « Technologies de l’information et de la communication » complète ce paysage. Les thèmes « Formation et recherche » ainsi que « Lieux et stratégies d’implantation », bien que n’étant pas directement reliés aux autres champs, sont aussi intégrés à la stratégie.

Systèmes et véhicules

Tous les types de véhicules sont étudiés, du deux aux quatre roues ; tous les types de propulsion également. La région Berlin-Brandebourg dispose de plus de 200 acteurs dans le domaine de la construction mécanique, des véhicules ou des systèmes. De plus, le fait de ne pas être dans la sphère d’influence d’un grand constructeur offre plus de libertés dans les axes recherchés. D’un point de vue pratique, des projets de coopération entre secteur industriel et instituts de recherche seront poursuivis. Les recherches porteront sur les technologies existantes mais aussi sur « l’après batteries lithium-ion ». Le recyclage ainsi que la maintenance seront des points à développer.

Energie et infrastructure de rechargement

Le développement des smart-grids, l’utilisation d’une production d’énergies renouvelables décentralisées (le Brandebourg producteur pour une ville de Berlin consommatrice) ainsi que le développement de l’infrastructure de recharge sont les axes principaux de ce champ d’application. Les thèmes de l’hydrogène et de l’induction seront aussi intégrés à cette démarche.

Transport personnel

Le développement de modèles d’entreprises, de solutions individuelles d’électromobilité telles que l’auto-partage, la location de vélos électriques ou l’électrification des parcs automobiles d’entreprises sont au programme.

Transport de fret

Une grande partie des émissions polluantes à Berlin est causée par le transport de fret. Pour réduire ces émissions, deux pistes sont suivies: d’une part, la substitution des propulsions conventionnelles par des propulsions électriques, et d’autre part le développement de solutions de mobilité innovantes. Concrètement, des solutions pour électrifier le « dernier kilomètre », c’est-à-dire la livraison du colis au client final, vont être mises en place. La micro-mobilité électrique pour les livraisons de moins de 100 kilogrammes est également envisageable. Enfin, des moyens pour mettre en oeuvre une chaîne logistique complètement électrique sont également considérés.

Technologies de l’information et de la communication

Pour pouvoir mener à bien toutes les actions du plan d’action, une infrastructure performante de technologies de l’information et de la communication est nécessaire. En effet, la gestion des smart grids, des parcs de voitures, le développement de nouveaux modèles reposent sur des applications ou sur des réseaux de communication efficaces.

Enfin, la communication va jouer un grand rôle dans la stratégie car dans de nombreuses villes dans le monde et en Allemagne, l’électromobilité est encore en phase test. Afin de pouvoir réaliser son objectif de devenir un modèle mondial dans le domaine, l’Allemagne s’investit: des événements sont organisés, des présences aux salons sont assurées et une coopération internationale est mise en place.

 

 

Sources :

– Présence du rédacteur à la conférence
– « Aktionsprogramm Elektromobilitat 2020 », brochure de l’eMo

Rédacteurs :

Grégory Arzatian, gregory.arzatian@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr