L’Internet des objets est en marche

 

Du compteur électrique à la voiture en passant par le suivi médical d’un troupeau de vaches, de plus en plus d’objets ou appareils du quotidien sont équipés de processeurs, capteurs et dispositifs électroniques. Connectés à des services Internet, ils peuvent reconnaître leur environnement, s’organiser en réseaux et interagir avec l’homme. Il s’agit de la base de l’Internet des objets, qui s’ouvre à de toutes nouvelles applications à fort potentiel économique et social. Toutefois, les exigences de la technologie sous-jacente sont élevées et la gestion de la communication « machine-to-machine » (M2M) comporte des risques.

Le Cercle munichois, organisation internationale de recherche sur la communication, a réuni le 6 mai 2013 quelques 170 experts de l’industrie, du milieu universitaire et de la politique autour de l’implication sociale de l’Internet des objets dans des modèles d’affaires futurs. La communication machine-to-machine (M2M) dans l’industrie est longtemps restée une vision de l’avenir. C’est aujourd’hui une réalité grâce à l’Internet des objets. « Les objets intelligents ont leur propre adresse Internet et peuvent interagir. Il est alors possible de les surveiller et les contrôler, par exemple grâce à l’interface d’un navigateur Web », explique Uwe Kuback, vice-président du pôle ingénierie M2M chez SAP. « Pour la production, cela signifie plus de flexibilité. Grâce à l’échange de données entre les machines, les produits et les pièces, les systèmes de contrôle de l’usine peuvent être adaptés avec souplesse à l’évolution des besoins », a déclaré pour sa part Stefan Ferber, directeur des réseaux partenaires chez Bosch Software Innovations.

Dans cette configuration, même les petites séries peuvent être personnalisées en maintenant une forte productivité. Progiciel de gestion intégrée (pgi), bases de données des machines et planification du personnel, ces trois composantes sont le coeur de la production coordonnée. Mais la communication M2M trouve également des applications hors du secteur industriel, et se résume par le terme de « ville intelligente ». Il est alors question, par exemple, de surveillance en temps réel de l’état du trafic ou de bâtiments, même si pour le moment « ce type de systèmes est encore peu développé, les données recueillies n’étant fournies qu’à des groupes de personnes bien identifiées pour des applications données », comme l’indique Sebastian Wahle, directeur des solutions M2M à l’Institut Fraunhofer pour les systèmes de communication ouverts (FOKUS) à Berlin. « Cette mentalité inhibe le potentiel qui sommeille dans ce domaine. »

En ce qui concerne les solutions de mobilité futures, Christoph Grote, directeur du département recherche et innovation pour le groupe BMW, estime que le cloud computing va prendre de plus en plus d’importance dans la gestion de l’énergie pour les véhicules et l’analyse de l’état du trafic. Un défi majeur réside dans le partage et l’uniformisation des sources de données de manière à les exploiter correctement. C’est ici que l’Internet des objets peut jouer un rôle central dans l’interconnexion entre les différents moyens de transports.

Alexander Duisberg, associé chez Bird & Bird LLP, a insisté sur les questions juridiques qui se posent concernant ces composants technologiques autonomes : « L’attribution des actions et des violations [des appareils ou robots] est beaucoup plus complexe et dépasse la portée de la responsabilité des modèles du passé. » Avec l’Internet des objets, la protection des données constitue un nouveau défi.

 

Pour en savoir plus, contacts :

Till Breitung, contact presse, Sky Communications – tél. : +49 030861 36 05 – email : t.breitung@sky-communications.de

 

Sources :

« Das Internet der Dinge ist auf dem Vormarsch », dépêche idw, communiqué de presse du Cercle munichois – 07/05/2013 – http://idw-online.de/pages/en/news532252

 

Rédacteurs :

Aurélien Filiali, aurelien.filiali@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr/