Un procédé de récupération des métaux précieux des eaux usées des ateliers de galvanoplastie

 

Le Centre de recherche allemand en textile du Nord-ouest (DTNW) de Krefeld (Rhénanie du Nord-Westphalie) en collaboration avec l’Institut pour les techniques de l’énergie et de l’environnement de Duisbourg (IUTA) a mis au point une technique permettant d’extraire les métaux précieux contenus dans les eaux usées issues des ateliers de galvanoplastie [1].

Les chercheurs ont conçu une « toison » constituée de polyélectrolytes [2] captant les ions des métaux précieux contenus dans les eaux usées par complexation, avant même leur évacuation vers les stations d’épuration. Une fois la toison saturée, celle-ci est traitée via des réactions acido-basiques pour récupérer chacun des métaux les uns après les autres (cuivre, zinc, chrome, nickel…). Dans le cas de métaux précieux tels que le palladium, l’or, l’argent ou le platine, la toison est brûlée avant de filtrer ses cendres.

La toison utilise les propriétés du chitosane, que l’on peut trouver en abondance dans la nature, en faisant réagir la chitine présente dans les crustacés ou dans certaines plantes. Ce composant est employé depuis longtemps dans le traitement des eaux usées. L’innovation de la toison vient du fait que ses fibres sont suffisamment solides pour résister à de puissants courants d’écoulement.

Le procédé a déjà été testé avec succès chez un fabriquant de circuits imprimés pour la récupération du palladium. Il a, par ailleurs, reçu le prix allemand pour la sobriété en matières premières [3]. L’objectif est maintenant de le généraliser à d’autres secteurs industriels. Les stations d’épuration sont aussi visées afin de purifier l’eau potable des métaux dangereux pour la santé.

[1] Galvanoplastie : « Art d’appliquer, au moyen d’un courant électrique continu, un dépôt métallique en dissolution dans un liquide à la surface d’un objet en métal, soit pour préserver celui-ci de l’oxydation, soit pour l’embellir, soit pour en prendre l’empreinte » (définition du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, http://www.cnrtl.fr)

[2] Polyélectrolyte : Polymère ionique possédant un grand nombre de sites ioniques (définition issue des recommandations terminologiques de l’IUPAC de 2006)

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [3] voir BE Allemagne 683, « Remise du prix allemand pour la sobriété en matières premières », 11/12/2014 – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/77357.htm
– Site internet du DTNW (en anglais et allemand) : http://www.dtnw.de/
– Dr. Klaus Opwis, DTNW – tél. : +49-2151 843 205 – email : opwis@dtnw.de

Sources :

« Neue Rohstoffquelle? Vlies zieht Gold und Platin aus dem Abwasser », article de Wirtschaftswoche Green, 05/01/2015 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/ISB7b

Rédacteurs :

Sean Vavasseur, sean.vavasseur@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr