Le DAAD dévoile sa nouvelle stratégie en matière de diplomatie scientifique
Photo : DAAD
L’Office allemand d’échanges universitaires (Deutsche akademische Austauschdienst, DAAD) a publié une prise de position sur le développement de la politique scientifique extérieure allemande, dans le contexte de bouleversements massifs de la politique mondiale. Dans ce papier, le DAAD plaide pour l’organisation et le développement d’une « diplomatie scientifique » capable de se confronter aux crises mondiales et aux rivalités systémiques.
« Les tâches et les défis de la politique scientifique extérieure allemande ont encore augmenté depuis l’attaque de la Russie contre l’Ukraine. Nous vivons dans un nouveau ‘désordre mondial ». Pour l’organisation, cela exige une nouvelle approche en matière de politique scientifique extérieure. Dans un monde multipolaire, le DAAD trouve d’autant plus nécessaire l’implémentation d’une « diplomatie scientifique » stratégiquement établie, qui permette la compréhension, le dialogue et la négociation des conflits dans l’espace scientifique, y compris en période de conflits croissants et de concurrence mondiale acharnée. Il s’agit également pour les institutions de la politique scientifique extérieure allemande de défendre les valeurs démocratiques, d’assumer leurs responsabilités et de continuer à développer les instruments de la politique scientifique. Le document de position présenté par le DAAD est également une offre à la politique fédérale et régionale, aux universités et aux organisations scientifiques pour une conception commune d’une diplomatie scientifique basée sur la realpolitik.
Sous le titre “Politique scientifique extérieure pour un monde multipolaire : rivalité systémique, confrontation et crises globales”, le document du DAAD énonce cinq principes pour un développement ultérieur de la diplomatie scientifique allemande après le “changement d’époque” du 24 février (début de l’agression de l’Ukraine par la Russie). Il propose une politique scientifique extérieure
- Basée sur des valeurs
- Orientée vers la responsabilité, il s’agit ici d’utiliser les sciences académiques pour relever des défis tels que le changement climatique, le déclin de la biodiversité, le développement des pandémies
- Guidée par les intérêts : acquérir des compétences dans des domaines académiques de pointe (en particulier technologies et technologies numériques), préparer les diplômés aux exigences de la vie professionnelle, faire face à la pénurie de main d’œuvre dans certaines domaines
- différenciée selon les régions : les liens avec les autres Etats doivent être définis de manière spécifique en fonction des besoins en matière d’innovation
- réfléchissant aux risques notamment concernant les transferts de connaissance non souhaités (violation des droits de propriété intellectuelle, protection des données)
Le rapport conclue que la science doit pouvoir rassembler et mobiliser une communauté mondiale de scientifiques pour résoudre les défis planétaires de l’anthropocène. Le DAAD avait déjà présenté en octobre 2021 ses premières réflexions sur une telle politique scientifique extérieure.
Source : DAAD