Cop 21 : les accords concernant l’efficacité énergétique suscitent des divergences

La COP 21 débutera à Paris le lundi 30 novembre 2015. L’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40% en 2030, par rapport au volume d’émission de 1990, fait l’objet d’un consensus entre les ministres de l’environnement de l’Union Européenne(1).

Selon la Ministre allemande de l’Environnement, Barbara Hendricks, l’Union Européenne pourrait faire figure de précurseur lors de la conférence de Paris(1). Toutefois, le consensus n’est pas à l’ordre du jour concernant le sujet de l’efficacité énergétique, où les divergences entre les institutions européennes et les partis se font ressentir.

 

Mardi 24 novembre 2015, un groupe de 14 députés européens de tous partis politiques (S&D, ALDE, PPE, Verts…) ont adressé une lettre au vice-président de la Commission européenne (Maroš Šefčovič ) et au commissaire européen à l’énergie et au climat (Miguel Arias Cañete)(2). Leur première préoccupation est que les accords dans le domaine de l’efficacité énergétique n’auraient qu’une valeur indicative, alors même que le président de la Commission Jean-Claude Juncker avait évoqué des accords contraignants.

 

Les députés européens expriment aussi leurs préoccupations quant aux modèles utilisés par la Commission européenne afin d’évaluer en termes de coût-bénéfice une augmentation de l’efficacité énergétique. Le Parlement européen a exprimé en octobre 2015 sa volonté d’atteindre une hausse de l’efficacité énergétique de 40% d’ici 2030(3). Les modèles de la Commission européenne ne considèrent que des scénarios de 27%, 30 % et 33%. Les scénarios plus ambitieux (35% et 40%) ne seraient donc même pas envisagés, y compris d’un point de vue purement théorique. Pourtant, certains calculs avancés par la Commission laissaient augurer qu’une hausse à 40% entraînerait un effet très positif sur le marché de l’emploi ainsi qu’en termes de croissance du PIB et de sécurité énergétique (2, 4).

 

Selon les députés européens, le manque d’ambition de la Commission pourrait être interprété comme une incitation vers l’adoption de scénarios pessimistes, ne favorisant donc pas le changement. L’objectif de 27% a fait consensus au sein des gouvernements européens en octobre 2014(4), alors même que la Commission suggérait déjà une hausse de 30%. D’un point de vue institutionnel, un blocage entre le Parlement et le Conseil pourrait survenir à la vue d’un tel écart (13%). Selon les membres de l’ONG « Friends of the Earth », pour parvenir à un consensus sur 30%, la Commission devrait proposer initialement une valeur plus élevée que 33% (4).

 

Friends of the Earth a demandé à l’agence de conseils sur l’environnement et le climat « Ecofys » de réaliser une étude d’impact coût-bénéfice, avec les mêmes méthodes que celles utilisées par la Commission européenne. La croissance du PIB serait maximale pour une valeur située au-dessus de 35%(2,5).

 

Sources:

  1. euractiv.de
  2. 40% modelling for energy efficiency
  3. Parlement Européen
  4. euractiv.de
  5. Friends of the Earth

 

Rédacteur : Alexandre PAMART