L’UE soutient le développement de nouvelles méthodes d’observation de la Terre : un réseau de recherche ouvre une nouvelle vision de l’intérieur de la Terre

Dans le cadre de ce projet, les potentialités ouvertes par ces nouvelles technologies de capteurs sont analysées en théorie et en pratique dans neuf institutions de recherche européennes. En collaboration avec les décideurs publiques et les industriels, les chercheurs vont concevoir et tester de nouvelles applications au cours des quatre prochaines années. Dans le même temps, ils formeront 15 jeunes scientifiques aux nouvelles méthodes sismiques.

Céline Hadziioannou, géophysicienne au « Centre for Earth System Research and Sustainability » (CEN) et coordinatrice du projet a déclaré :

« Pour profiter du nouveau niveau de précision que cette technologie nous offre, nous devons adapter non seulement notre compréhension physique, mais aussi réorienter nos recherches et notre formation. Ces avancées vont fondamentalement changer la méthodologie de la surveillance de la croûte terrestre et de la prévision des risques naturels potentiels à l’avenir ».

La croûte terrestre est en permanence en mouvement , même en l’absence de séisme ou d’éruption volcanique. Ce mouvement peut être détecté sous forme de bruit sismique. Ces signaux de fond permanents sont générés, par exemple, par les vagues de l’océan ou les rivières qui poussent contre le sol et les berges, ainsi que par les camions qui grondent le long d’une autoroute. La sismologie peut capter et analyser ce bruit, ce qui permet d’avoir un aperçu de l’intérieur de la terre et de sa composition.

Une nouvelle génération d’instruments de mesure permet désormais à la géophysique d’accéder à davantage de données grâce à une résolution sans précédent. Par exemple, les câbles à fibres optiques déjà en place peuvent être utilisés pour capter les ondes sismiques. Toutes les grandes villes en sont équipées, mais des milliers de kilomètres se trouvent également au fond de la mer, où jusqu’à présent aucun capteur n’enregistrait les mouvements.

Hadziioannou poursuit :

« Avec un seul capteur à chaque extrémité d´un câble de fibre optique, nous pouvons recevoir un signal tous les dix mètres environ. Ces données cachent une grande quantité d’informations utilement exploitables ».

Sur terre, des capteurs de rotation et des réseaux trés denses de stations de mesure permettront d’améliorer encore la résolution spatiale des données.

« Nous obtiendrons une image beaucoup plus précise de la façon dont les composants de la Terre changent au fil du temps. La nouvelle  technologie est prête à l’emploi. Nous allons maintenant développer des concepts pour l’appliquer de la meilleure façon possible ».

Cela peut aider, d’une part, à la détection précoce d’événements majeurs tels que les glissements de terrain ou les éruptions volcaniques et d´autres parts d´avoir une vision globale de l´environnement car chaque événement modifie également la matière de la croûte terrestre, là où les ondes sismiques l’ont pénétrée. C’est le cas sur une large zone, et pas seulement dans le voisinage étroit d’une secousse. Par exemple, la roche du sous-sol terrestre développe des fissures microscopiques et devient plus poreuse. À l’avenir, ces changements pourront être mieux détectés et surveillés.

Le projet « SPIN – Seismological Parameters & Instrumentation » est un « réseau de formation innovant » (ITN) et fait partie du programme Marie Skłodowska Curie de la Commission européenne, qui soutient des projets scientifiques innovants dans le cadre du programme Horizon 2020. Les réseaux internationaux servent à promouvoir les jeunes chercheurs et sont destinés à favoriser les compétences de recherche des jeunes talents et à améliorer leurs perspectives de carrière. Ils offrent également la possibilité d’établir des partenariats stratégiquement importants entre les institutions de recherche. Le projet SPIN débutera en mars 2021.

Plus d´informations : CORDIS : ouvrir de nouvelles perspectives sur la prévision des risques naturels

Source : Université de Hambourg via IDW News

Rédaction : Mirjam Buse, VDI TZ GmbH