Le changement climatique influe sur les plantes et les animaux de toute la planète

Le changement climatique entraîne des risques pour les écosystèmes sur tous les continents. Récemment, les scientifiques de l’Institut de recherche climatique de Potsdam (PIK – Brandebourg) ont identifié l’ampleur du danger pour les animaux et les plantes grâce à des analyses réalisées à l’échelle mondiale. Pour ce faire, les scientifiques ont développé un nouveau système de mesure qui, pour la première fois, quantifie de manière systématique l’impact sur les écosystèmes des variations de température, de précipitations et de concentration en CO2 dans l’air. Les prévisions actuelles envisagent une augmentation de 2°C. Or, si la température moyenne mondiale s’élève à plus de 2°C, l’impact dans de nombreuses régions pourrait être considérablement amplifié.

Comme le souligne Ursula Heyder, auteur principale de l’étude publiée le vendredi 7 octobre 2011 dans la revue scientifique « Environmental Research Letters », les impacts du changement climatique sur la biosphère n’ont jusqu’à présent pas été quantifiés de manière efficace, tout du moins pas à l’échelle mondiale. « Nous voulions comprendre quelle amplitude de réchauffement mettait quels types de biotopes sous pression », explique Ursula Heyder. Par conséquent, les chercheurs ont développé un système de mesure basé sur les caractéristiques biogéochimiques des écosystèmes, en particulier sur les cycles biogéochimiques qui correspondent à l’ensemble des échanges d’éléments sur la planète. Si des changements apparaissent au niveau des cycles, il est fort probable qu’il y en ait également au niveau des écosystèmes. Les ordinateurs n’étant actuellement pas capables de simuler cette complexité dans sa totalité, les chercheurs ont donc calculé les risques de tels changements en considérant les processus prédominants dans différents écosystèmes.

Selon l’étude, les plus grands changements affecteraient probablement les forêts situées dans les zones de transition climatique, plus précisément entre les régions plus fraiches des terres asiatiques et américaines et les régions de latitudes plus modérées, aux températures plus tempérées. Dans leur travail, les scientifiques montrent comment, sous l’effet du stress thermique, les plantes plus enclines à apprécier le froid seront plus facilement amenées à dépérir à l’inverse de celles plus tolérantes à la chaleur, qui trouveront leur place sous ces nouvelles températures. En raison de variations dans les conditions biogéochimiques en place dans les écosystèmes, tels que cycle de l’eau et cycle du carbone, un changement thermique affecterait également la Forêt amazonienne, qui revêt une importance significative pour le climat mondial.

Dans les habitats naturellement froids, les chercheurs peuvent observer la nature réagir dès à présent à l’élévation envisagée de 2°C. Cependant, il semblerait que pour les écosystèmes des latitudes tempérées (entre la ligne des tropiques et le cercle polaire) une augmentation des températures de 2 ou 3°C, voire plus, entraîne une différence substantielle : les risques de changements y seraient ainsi considérablement plus importants pour la faune et la flore.

« La nature s’adapte aux variations climatiques en modifiant les caractéristiques de ses écosystèmes. Mais là où l’Homme peut essayer d’adapter les sociétés au changement climatique, par exemple à l’aide de nouvelles constructions ou par une culture sélective des plantes, les écosystèmes doivent eux changer de manière fondamentale », comme l’explique Wolfgang Lucht, co-auteur de l’étude et en charge du département sur les impacts climatiques et vulnérabilités du PIK. Et d’ajouter : « Certains écosystèmes sont tout bonnement amenés à disparaitre et à être remplacés par d’autres ».

Les calculs au cours de cette étude ont été effectués pour 58 projections climatiques différentes dans le but d’étudier un large éventail de développements futurs possibles. Cela a permis de différencier les régions selon un certain degré d’incertitude par rapport à leur possibilité d’évolution en raison des variations climatiques attendues dans les prochaines années. Toutes les projections ont cependant montré que la majorité des surfaces terrestres seront affectées par des changements modérés ou graves, à moins que les différents systèmes de protection climatique instaurés pas les pouvoirs politiques (Copenhague – Conférence sur le climat 2009) fonctionnent.

 

Pour en savoir plus, contacts :

Pour plus d’informations sur l’étude menée par le PIK : http://iopscience.iop.org/1748-9326/6/3/034036

 

Sources : « Klimawandel: Weltweites Risiko für Tiere und Pflanzen », communiqué de l’Institut de recherche climatique de Potsdam (PIK) – 07/10/2011

 

Rédacteurs : Myrina Meunier, myrina.meunier@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr