Quel est l’impact des traînées de condensation des avions et des émissions volcaniques sur le climat ?

 

 

Dans le sillage des avions apparaissent souvent des nuages analogues à des cirrus allongés et isolés, appelés traînées de condensation. En effet, les moteurs d’aéronefs émettent entre autres des composés soufrés et des particules de carbone-suie dans l’atmosphère : lorsque la température environnante est inférieure à -42°C, des cristaux de glace peuvent se former sur ces particules et créer les traînées. Ces nuages peuvent alors subsister jusqu’à plusieurs heures dans des conditions particulières de froid humide, à une altitude comprise entre 8.000m et 12.000m.

Dans le cadre du projet Concert [1], des chercheurs du Centre aérospatial allemand (DLR) étudient l’impact des traînées de condensation et des émissions volcaniques sur le climat. « Des signes indiquent que les traînées de condensation ont une conséquence sur le climat aussi importante que le rejet de CO2 par les avions », explique ainsi Christiane Voigt, directrice du projet Concert et membre de l’Institut de physique de l’atmosphère du DLR [2] à Oberpfaffenhofen (Bavière). Si cette hypothèse venait à être confirmée, les avions pourraient adapter leur route ainsi que leur altitude de croisière de manière à diminuer leur impact sur le climat. « Cependant, changer d’altitude de croisière augmenterait les rejets de CO2 des avions – le bilan global doit donc être pris en considération », souligne Christiane Voigt.

Au total, douze campagnes de mesures ont été réalisées en conditions réelles de vol. Les résultats doivent permettre de valider les résultats de calculs et simulations numériques menés au préalable. Des pilotes d’essai du DLR ont ainsi volé à travers des traînées de condensation à faible durée de vie en suivant un Boeing 777 à 15 minutes d’intervalle. « Nous avons collecté des informations sur le nombre et la taille des cristaux de glace à l’intérieur des traînées de condensation; en effet, leur influence sur le climat dépend de ces caractéristiques », explique Christiane Voigt. Par ailleurs, des mesures ont été effectuées sur une traînée de condensation en même temps qu’un satellite. « Pour la première fois, nous avons pu comparer des données recueillies sur des traînées de condensation par un satellite avec des mesures simultanées provenant de l’avion de recherche Falcon du DLR », ajoute Christiane Voigt.

Enfin, concernant l’étude des émissions volcaniques, l’avion de recherche Falcon du DLR a réalisé des mesures au niveau du nuage volcanique de l’Etna. « Nous étudions ici le développement chimique des particules après l’éruption. Les volcans rejettent de grandes quantités d’halogènes comme le brome ou le chlore, qui influencent de manière importante le bilan d’ozone. L’Etna est un volcan qui rejette continuellement du gaz – jusqu’ici, il n’existe qu’une petite quantité de mesures. Le but est de comprendre les réactions au sein des particules et d’obtenir davantage d’informations sur les émissions volcaniques et leurs effets sur le climat », explique Christiane Voigt. La dernière campagne de mesures a été réalisée le 30 septembre 2011, et leur exploitation est prévue sur une durée de six mois.

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] Portail web du projet Concert (Contrail, volcanoe and Cirrus Experiment) : http://www.pa.op.dlr.de/CONCERT/
– [2] http://www.dlr.de/pa
– [3] Prof. Dr. Christiane Voigt, Institut de physique de l’atmosphère du DLR – tél. : +49 8153 28-2579, fax : +49 8153 28-1841

 

Sources : « Forschungsflüge: DLR untersucht Einfluss von Kondensstreifen und Vulkanemissionen auf das Klima », communiqué de presse du DLR – 07/10/2011 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/mPcCf

 

Rédacteurs : Lucas Ansart, lucas.ansart@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr