Réduire l’arsenic dans les eaux souterraines

Une équipe de chercheurs de l’Institut de gestion de l’eau, d’hydrologie et de génie hydraulique (WAWI) de l’Université Leibniz de Hanovre a développé un nouveau procédé respectueux de l’environnement, afin de réduire le taux d’arsenic dans les eaux souterraines. La pollution à l’arsenic, provoquée entre autres choses par l’exploitation minière, l’utilisation de pesticides dans l’agriculture moderne et la production d’armes chimiques, est une menace grandissante pour les ressources mondiales en eau. Cela affecte des millions de personnes, en particulier dans certaines régions du Bangladesh, de l’Inde orientale, du Vietnam, du Mexique, de l’Argentine et du Chili. Même aux Etats-Unis et en Europe centrale, des taux relativement élevés d’arsenic peuvent être mesurés.

 

Pour le compte de la direction des constructions de la région de Lüneburg, grande région boisée de l’Allemagne au nord-est de la Basse-Saxe, et soutenus par l’Institut fédéral de géosciences et de ressources naturelles, Max Billib et l’équipe du WAWI ont développé une nouvelle méthode grâce à laquelle la concentration d’arsenic dans les eaux souterraines devrait diminuer. Pour mettre au point leur nouveau procédé, ils se sont rendus sur un ancien site militaire dans le nord de l’Allemagne dont le sol et les eaux ont été fortement contaminés suite à une production militaire au cours des deux dernières guerres mondiales.

 

Les scientifiques ont ainsi construit une usine pilote qui assure le traitement des eaux souterraines riches en arsenic. L’installation est munie de deux puits à travers lesquels l’eau peut s’infiltrer et circuler. Le principe de cette méthode est de pomper les eaux souterraines à travers l’un des puits, d’injecter du chlorure de fer dans ces dernières et, à l’aide du deuxième puits, de les faire de nouveau transiter vers le bas. La même méthode est utilisée pour un ajout d’oxygène. L’apport d’oxygène va entrainer une oxydation du fer qui, une fois réintégré dans l’aquifère, se liera à l’arsenic pour se fixer à la surface. Ainsi, l’arsenic se transforme en un cristal difficilement soluble dans l’eau. Avec cette méthode, la teneur en arsenic dans les eaux souterraines peut donc être réduite.

 

Les désavantages des techniques déjà connues de purification par filtration sont les coûts élevés d’exploitation et le fait que les filtres contaminés doivent être remplacés plusieurs fois par an et éliminés en tant que déchets dangereux. Ce n’est plus le cas avec cette nouvelle méthode, qui nécessite un investissement de 600.000 euros par an pour une utilisation de près de 20 ans et qui, selon les chercheurs de WAWI, ne fournit pas de déchets résiduels.


Pour en savoir plus, contacts :

  • Prof. Max Billib – Institut de gestion de l’eau, d’hydrologie et de génie hydraulique (WAWI), Université Leibniz de Hanovre – tél. : +49 511 762 2237 – email : billib@iww.uni-hannover.de

Source :

Dépêche idw, communiqué de l’Université Leibniz de Hanovre – 25/01/2011 – http://idw-online.de/pages/en/news405938

Rédacteur :

Myrina Meunier, myrina.meunier@diplomatie.gouv.fr