Comment les escargots assurent la sauvegarde du monde végétal

Anémone des bois, Violette des bois ou Perce-neige font partie des plantes à floraison précoce dont la dissémination et la dispersion des graines est assurée avant tout par les fourmis. En effet, ces insectes transportent les semences de ces dernières sur les sols des forêts. Ce transport de graines favorisé par le biais des fourmis est plus connu sous le nom de myrmécochorie. Ce type de dispersion concerne près de 3.000 espèces de plantes dans le monde, dont 275 espèces en Europe. Des biologistes de l’Université technique de Munich (TUM, Bavière) ont découvert que les escargots prennent le relais des fourmis travailleuses dans le transport des graines de plantes. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue « The American Naturalist ».

Dans plus d’une centaine de zones forestières à travers le Brandebourg, la Thuringe et le Bade-Wurtemberg des équipes de scientifiques appartenant aux Universités de Iéna, de Berne, de Potsdam, de Hanovre et de la TUM ont observé attentivement comment s’effectue la myrmécochorie. Les graines des plantes concernées par ce type de transport possèdent généralement une partie charnue attachée à la graine : l’élaiosome. Les fourmis, friandes d’élaiosome, vont ramener la graine jusqu’à leur nid, à moins qu’elle ne se détache en cours de route. Dans le cas contraire, la graine sera protégée par les fourmis, et finalement dispersée à l’endroit où les fourmis la jetteront une fois séparée de son élaiosome. Or, les forêts de hêtres humides et sombres prévalant en Allemagne ne sont pas favorables aux fourmis. Néanmoins, les plantes bénéficiant de la myrmécochorie sont très répandues dans ces écosystèmes forestiers. Les scientifiques ont ainsi découvert que dans de tels cas de figure, ce sont les escargots qui prennent en charge le transport des semences. La Grande limace, espèce très répandue dans ces secteurs, peut ainsi transporter une graine sur une distance de 4,4m en moyenne, tandis que les fourmis se limitent en règle générale à 1m.

« Les escargots en tant que disséminateurs de graines ont jusqu’à présent à peine été remarqués par la communauté scientifique. Ils peuvent, par la dissémination de fleurs sauvages, favoriser la biodiversité des communautés végétales dans les forêts de hêtres », déclare Manfred Türke. Ce biologiste, qui appartient au Département d’écologie terrestre de la TUM sous la direction de Wolfgang W. Weisser, étudie le rôle des escargots dans différents écosystèmes. Sa prochaine étape sera l’Asie du Sud…

 

Pour en savoir plus, contacts :

Dr. Manfred Türke – Département d’écologie terrestre, Université technique de Munich – tél. : +49 8161/714148 – email : manfred.tuerke@tum.de

 

Sources :

« Okosystemforschung: Wie Schnecken die Ausbreitung von Pflanzen sichern », dépêche idw, communiqué de presse de l’Université technique de Munich – 14/02/2012 – http://idw-online.de/pages/en/news463441

 

Rédacteurs :

Myrina Meunier, myrina.meunier@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr