Rapport d’innovation : technologie médicale personnalisée

A diagnostic identique, les patients réagissent souvent très différemment à une thérapie. Le choix du traitement optimal doit donc être effectué en prenant en compte les caractéristiques de chaque patient individuellement. L’Association allemande d’électrotechnique, d’électronique et des technologies de l’information (VDE) a publié, en collaboration avec des experts de la Société allemande de technologie médicale (DGBT), un rapport d’innovation sur la technologie médicale personnalisée. Ce dernier présente les opportunités offertes par la médecine personnalisée dans le domaine technique ainsi que les enjeux qui y sont associés. Les thèmes des biomarqueurs, des bioimplants, des modèles de patients sur ordinateur et du théranostic dans les salles d’opération y sont abordés d’un point de vue clinique et technique ; leurs potentiels de développement y sont analysés.

 

Une meilleure qualité de vie et une rentabilité améliorée grâce aux biomarqueurs

Les marqueurs sont déjà utilisés pour connaître l’état d’un patient ou pour dépister une infection virale. La situation est bien différente quant au pronostic de la réaction des patients par rapport à un traitement précis. Il a en effet été démontré, en oncologie et virologie, qu’en plus de la régression de la maladie, la qualité de vie des patients augmente et les coûts diminuent grâce à l’introduction de biomarqueurs prédictifs et pronostiques. D’après le rapport, il faut à présent analyser et comprendre les constantes moléculaires fondamentales au sein du corps humain.

Dans le futur, de nouveaux biomarqueurs doivent être identifiés et les patients doivent être classifiés en cohortes, groupes de patients réagissant au même traitement. Un autre enjeu du futur est le renforcement de l’utilisation de technologies Point-of-Care (POCT), c’est-à-dire de tests diagnostics réalisables directement sur le site d’intervention.

 

Les Bioimplants : à l’interface entre la biologie et la technique

L’augmentation de l’espérance de vie implique une augmentation continuelle des besoins en nouveaux tissus ou organes. Contrairement aux implants purement techniques, les composés en partie ou totalement biologiques ont l’avantage d’avoir une plus haute résistance aux infections et une meilleure tolérance par le système immunitaire. Alors que de simples implants de cartilage ou d’os sont déjà en application clinique, de nombreuses recherches sont encore nécessaires s’agissant des organes complexes.

Le rapport d’innovation présente trois approches permettant la mise en place d’une vascularisation, l’un des enjeux essentiels à la construction d’organes complets. Les autres défis liés aux bioimplants et à leur production automatisée sont, outre les problématiques technologiques, le développement de méthodes de contrôle de la qualité ainsi que la résolution des défis logistiques liés à ces implants vivants sur mesure.

 

La simulation de thérapie sur des modèles de patients virtuels

Grâce aux technologies informatiques modernes il est désormais possible de décrire les organes d’un patient à partir des nombreuses données recueillies (images, hémogramme, ECG…) et de les représenter sur ordinateur de façon très réaliste. En utilisant ces modèles virtuels, l’ordinateur peut vérifier un diagnostic hypothétique en étudiant la concordance entre celui-ci et les données du patient. Grâce à des données empiriques recueillies lors d’essais cliniques, il est aussi possible de se prononcer sur la probabilité de l’évolution d’une maladie et sur les possibles effets d’une approche thérapeutique.

Les auteurs voient, dans le futur, la possibilité que les ordinateurs puissent aider à établir le design des études cliniques de façon à maximiser le potentiel des informations collectées.

 

Le cycle de la thérapie et du diagnostic : le théranostic en salle d’opération

L’objectif du théranostic, c’est-à-dire la fusion de la thérapie et du diagnostic, est de déterminer le bon traitement correspondant au bon patient au bon moment. Il permet aussi, lors d’opérations chirurgicales, une adaptation à l’anatomie individuelle du patient. Ceci peut être réalisé grâce à un cycle fermé associant de façon répétée la collecte d’informations sur le diagnostic (images, mesures, …) et les gestes du chirurgien basés sur ces mêmes données.

Pour optimiser ce processus dans le futur, le rapport d’innovation explique que les appareils de différents constructeurs doivent non seulement pouvoir être reliés entre eux de manière à échanger des données, mais aussi traiter les images et données collectées pour que le médecin puisse les assimiler et les utiliser dans leur ensemble rapidement.

Les auteurs soulignent également que, pour permettre à ces applications importantes de la technologie médicale allemande de se développer, un élargissement du financement de la recherche dans ces domaines est essentiel, en plus de l’optimisation de la technologie.

 

Pour en savoir plus, contacts :

– Téléchargez le rapport complet (en allemand) : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/ZU5zM
– Melanie Mora – Contact presse de VDE – tél. : 069 6308-461 – email : melanie.mora@vde.com

Sources :

« VDE präsentiert Innovationsreport zu personalisierter Medizintechnik », dépêche idw, communiqué de presse de VDE – 30/01/2012 – http://idw-online.de/pages/de/news461131

 

Rédacteurs :

Claire Cécillon, claire.cecillon@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr