Un modèle d’intestin in vitro pour étudier les maladies intestinales sans expérimentation animale

Claus-Michael Lehr, Directeur du Département de transport de substances actives de l’Institut Helmholtz de recherche pharmaceutique de Sarre (HIPS) [2], et ses collègues Eva-Maria Collnot et Fransisca Leonard ont remporté le prix de la recherche pour la protection des animaux du Ministère fédéral de l’alimentation, de l’agriculture et de la protection des consommateurs (BMELV) “pour le soutien aux travaux de méthodologie ayant pour objectif la réduction et le remplacement des expériences sur les animaux.” [1]. Les trois lauréats se partagent ainsi 15.000 euros. Ils avaient déjà reçu le prix de recherche pour la protection des animaux du Land de Rhénanie-Palatinat en juin 2011.

 

La loi oblige à tester les nouvelles thérapies sur les animaux avant d’en venir à une utilisation humaine. Pour éviter cela dans la recherche sur les thérapies pour les maladies inflammatoires de l’intestin telles que la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse, Claus-Michael Lehr et son équipe ont recréé la paroi intestinale en laboratoire. Ils ont ainsi établi un modèle de culture cellulaire permettant de mieux comprendre les mécanismes des maladies de cet organe et d’étudier les effets de médicaments anti-inflammatoires directement sur du tissu humain. Il permettra de plus de réduire les coûts et la durée de développement des nouveaux médicaments.

 

La particularité du modèle d’intestin artificiel est le fait qu’il combine des cellules muqueuses, qui simulent un intestin sain, avec des cellules immunitaires humaines et des molécules stimulant l’inflammation. Les chercheurs peuvent ainsi déclencher des processus inflammatoires de façon contrôlée et tester parallèlement de nouveaux principes actifs sur de nombreux échantillons de même nature. Ils peuvent alors suivre directement ce qui se passe dans les cellules. Celles-ci étant humaines, le problème des différences inter-espèces est évité.

 

Le Département de transport de substances actives travaille actuellement à la miniaturisation du modèle et à la combinaison de plusieurs barrières biologiques dans un même modèle.

 

 

[2] L’Institut Helmholtz de recherche pharmaceutique de Sarre (HIPS) est une structure commune au Centre Helmholtz de recherche en infectiologie (HZI) de Brunswick (Basse-Saxe) et à l’Université de la Sarre. Il se trouve sur le campus universitaire de Sarrebruck (Sarre).

 

Pour en savoir plus, contacts :

  • [1] Publication associée aux travaux primés : “A Three-Dimensional Coculture of Enterocytes, Monocytes and Dendritic Cells To Model Inflamed Intestinal Mucosa in Vitro”, Molecular Pharmaceutics – 06/12/2010 – http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20809575
  • Dr. Markus Ehses – Centre Helmholtz de recherche en infectiologie – tél. : 0049 681 302 70305 – email : markus.ehses@helmholtz-hzi.de

Sources :

“Dickdarmwand in der Kulturschale nachgebaut”, dépêche idw, communiqué de presse du centre Helmholtz de recherche en infectiologie – 13/12/2011 – http://idw-online.de/pages/de/news456008

Rédacteurs :

Claire Cécillon, claire.cecillon@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr/