Cellules souches : la DGN et la DGP alertent sur les dangers du XCell Center

Les cellules souches sont un espoir pour de nombreux patients. Cependant leur utilisation soulève un grand nombre de questions éthiques. Ces dernières semaines, une nouvelle polémique concernant les cellules souches a fait son apparition après le décès d’un enfant d’un an et demi traité par des cellules souches au XCell Center de Düsseldorf.

 

Les thérapies à base de cellules souches sont habituellement critiquées car la plupart de ces cellules proviennent d’embryons. Il existe actuellement plusieurs techniques pour obtenir des cellules souches pluripotentes, mais les deux plus importantes restent leur prélèvement sur des embryons surnuméraires (cellules souches embryonnaires) et la reprogrammation de cellules adultes (cellules iPS [1]). Cependant de nouvelles stratégies émergent encore. Des chercheurs de l’Institut Max-Planck de génétique moléculaire de Berlin ont publié en octobre dernier une étude sur le site internet du journal « Plos One » [2], expliquant comment ils ont transformé des cellules issues de liquide amniotique en cellules souches pluripotentes induites (iPS) [1]. Les cellules du liquide amniotique, dont les précurseurs directs sont des cellules embryonnaires, sont déjà prélevées avant la naissance pour effectuer un diagnostique prénatal des foetus. Le surplus de cellules, non-nécessaire pour le test, pourrait ainsi être utilisé dans un but thérapeutique. « Ceci fait des cellules iPS de liquide amniotique un complément intéressant des cellules souches embryonnaires », a expliqué le chercheur James Adjaye.

 

Actuellement une nouvelle controverse menace les thérapies à base de cellules souches. En août 2010 un médecin du XCell Center avait injecté des cellules souches de moelle osseuse dans le cerveau d’un enfant de un an et demi. Après une hémorragie cérébrale, l’enfant était décédé de l’opération. En avril dernier, un garçon de dix ans avait déjà subi la même opération dans le même centre et avait survécu de justesse. Le XCell-Center est une entreprise proposant des thérapies cellulaires risquées à des tarifs très élevés. Le siège de la société se trouve au Pays-Bas, mais cette intervention y est interdite. C’est pourquoi elle s’est installée en Allemagne où des patients du monde entier s’y déplacent. Après le dernier incident, la société allemande de neurologie (DGN) et la société allemande pour Parkinson (DGP) ont déclaré dans un communiqué de presse qu’elles considéraient qu’il serait judicieux de mettre en place d’urgence un système d’alerte précoce pour les thérapies risquées. Les deux organisations avaient déjà pris contact avec les responsables du centre et essayé d’alerter l’opinion publique des risques des interventions menées par cet établissement en 2009. Cependant, la fermeture du centre était impossible avant qu’un décès, suivi d’un long procès, ne survienne. Depuis l’incident, la société a renoncé volontairement à renouveler l’intervention. L’agence de régulation des médicaments allemande, l’Institut Paul-Ehrlich, a depuis publié une expertise définissant les applications des thérapies de cellules souches dans le cerveau comme très préoccupantes.

 

 

[1] Les cellules souches pluripotentes induites (iPS) sont issues de la reprogrammation de cellules somatiques adultes en cellules pluripotentes par la surexpression de certains facteurs de transcription.


Pour en savoir plus, contacts :

[2] Plos one – Octobre 2010 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/f95v8

Source :

Rédacteur :

Claire Cécillon, claire.cecillon@diplomatie.gouv.frhttps://www.science-allemagne.fr/