L’Institut Fraunhofer IVV de Freising récompensé par le Prix allemand de l’avenir

L’équipe de chercheurs autour de Stephanie Mittermaier et Peter Eisner, de l’Institut Fraunhofer de Freising, et Katrin Petersen de Prolupin GmbH (Spin-off de la société Fraunhofer créée en 2010) a développé un procédé unique permettant d’utiliser des protéines de lupin.

Le lupin : une plante exploitable au goût qui dérange

Le lupin, tout comme le soja, contient des protéines essentielles pour l’alimentation de l’homme, le soja servant notamment de substitut de viande pour les consommateurs végétariens. Le lupin est par ailleurs une plante facile à cultiver en Europe et constitue un bon engrais naturel pouvant améliorer la qualité des sols. En revanche, il présente un inconvénient majeur : son goût amer est peu apprécié des consommateurs. Le plus grand défi des chercheurs a été de modifier le goût du lupin et de le rendre « bon ».

Un procédé de neutralisation des arômes unique

Afin d’enlever le goût de fève et de terre associé au lupin, il a fallu transformer les graines en flocons. Les chercheurs ayant identifiés les liaisons chimiques responsables des arômes amers du lupin ont, grâce à un procédé utilisant du dioxyde de carbone à très haute pression et haute température, extrait l’eau et l’huile des graines et ainsi dissout les arômes indésirables.

Vers une alimentation à base de plantes ?

L’alimentation de l’homme repose essentiellement sur des produits d’origine animale (produits laitiers, viande, etc.). Pourtant elle n’est pas sans avoir des conséquences néfastes sur l’environnement. Un des enjeux majeurs des décennies à venir est de savoir comment nourrir une population mondiale qui ne cesse de croître. En effet, cela implique une agriculture plus intensive, plus d’élevages, et donc plus de surfaces pour ceux-ci.

Peut-on alors remplacer cette alimentation carnée par une alimentation d’origine végétale ?

Il existe déjà des produits à base de plantes. En revanche, la découverte des chercheurs de l’Institut IVV, parvenus à produire, à partir des graines de lupins, des ingrédients riches en protéines, tout en supprimant le goût si propre à la plante, ouvre une piste intéressante pour répondre aux besoins des populations.

Actuellement, les aliments à base de lupins se limitent au lait, au fromage, à la glace et au pudding. Cependant, dans la mesure où ils peuvent désormais entrer dans la préparation d’autres aliments nécessaires à l’homme, les lupins, riches en protéines et en fibres, pourraient constituer une alternative à une alimentation d’origine animale. L’objectif des chercheurs est donc de proposer aux consommateurs des produits basés sur des plantes avec un meilleur goût que ce qui se trouve actuellement sur le marché, et plus respectueux de l’environnement.

Pour en savoir plus, contacts :

– Prolupin GmbH (en anglais et allemand) : http://www.prolupin.de/
– Institut Fraunhofer IVV (en anglais et allemand) : http://www.ivv.fraunhofer.de/en.html
– Prix allemand de l’avenir (en allemand) : http://www.deutscher-zukunftspreis.de/de

Sources :

– « Fraunhofer-Forscher mit dem Deutschen Zukunftspreis ausgezeichnet », communiqué de presse de l’IVV – 19/11/2014 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/qD1IH
– « Deutscher Zukunftspreis für Lupineneis », article issu du site internet « Biotechnologie.de » – 20/11/2014 – http://www.biotechnologie.de/BIO/Navigation/DE/root,did=176986.html

Rédacteurs :

Morwenna Joubin, bfhz@lrz.tu-muenchen.dehttps://www.science-allemagne.fr/