Sommet national des Technologies de l’Information 2015 : l’Allemagne poursuit sa stratégie pour le développement du numérique et des TIC.
Les 18 et 19 novembre 2015 s’est tenu à Berlin le Sommet national sur les Technologies de l’Information (« IT-Gipfel »), organisé par le ministère fédéral de l’Economie et de l’Énergie (BMWi). L’économie numérique a occupé une place prépondérante dans les débats. Les représentants du gouvernement allemand, présents en nombre à cet évènement, ont réaffirmé les objectifs du gouvernement, notamment en matière d’industrie 4.0, d’internet, de cyber-sécurité et de transports, afin de renforcer la compétitivité du pays.
Au cours de discussions portant sur l’industrie 4.0, il a été noté que, sur l’ensemble des projets que compte la stratégie numérique du BMWi sur la période 2014-2017, la moitié des projets a été amorcée et le quart a été concrétisé. Le BMWi a insisté sur les fonds qu’il investit dans les 16 centres de compétences à destination des petites et moyennes entreprises et des entreprises du Mittelstand [1], ainsi que le centre de compétences pour les entreprises artisanales [2]. Une enveloppe de 85 millions d’euros supplémentaires sera allouée par le BMWi pour le développement des technologies du numérique dans les entreprises du Mittelstand.
Ce sommet a également été l’occasion pour le BMWi de publier officiellement la carte de l’industrie 4.0 [3], éditée par la plateforme 4.0, et qui recense toutes les implantations où des projets de développement d’applications en industrie 4.0 sont en cours ou terminés.
La chancelière fédérale Angela Merkel et le ministre de l’Économie et de l’Énergie Sigmar Gabriel ont par ailleurs annoncé que le réseau internet allemand verra son débit augmenter à 50 Mo/s par secondes en 2018, et 80 Mo/s en 2020 avec un investissement de 2,7 milliards d’euros.
Sur les questions de cyber-sécurité, le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière a évoqué le lancement d’une charte pour une communication sécurisée. Dans un contexte de défense face aux attaques terroristes, cette charte aura pour objectif de faire de l’Allemagne le pays de référence en termes de cryptage des communications. Elle appelle au développement d’une technologie de cryptage, avec laquelle chaque utilisateur pourra créer sa clé de verrouillage pour ses communications privées, sans perturbation sur le fonctionnement des canaux de communication empruntés.
Enfin, dans le secteur des transports, le ministre fédéral des Transports et des Infrastructures Numériques Alexander Dobrindt a confirmé la stratégie du gouvernement en faveur du véhicule autonome, dont le développement pourra être facilité, grâce à l’investissement de 2,7 milliards d’euros, par une connexion à internet plus performante et des communications plus sécurisées entre véhicules ou entre un véhicule et un utilisateur.
L’un des principaux freins au développement des technologies numériques et notamment de l’industrie 4.0 concerne le manque de formation. Les transformations induites par les pratiques de production, sur un mode d’industrie connectée, entraînent également de nouvelles manières de travailler, de nouveaux métiers. C’est pour cela que l’enjeu de la formation est de plus en plus à l’ordre du jour dans les échanges concernant le développement de l’industrie 4.0. Il faut en même temps investir sur les offres de formations continues pour les professionnels déjà en place, sur les cursus de formation dans les universités et les écoles supérieures ainsi que sur les collaborations entre industriels et secteur académique sur cet enjeu. La question de la formation sera d’ailleurs placée au cœur du prochain sommet national sur les technologies de l’information qui aura lieu à Sarrebruck (Sarre) en 2016.
Plus d’informations :
[1] Le terme de Mittelstand renvoie aux entreprises industrielles de taille petite à intermédiaire (moins de 500 salariés), souvent familiales et non cotées en bourse. Ce tissu de sociétés de taille moyenne forme le cœur de l’économie allemande. L’existence d’un Mittelstand dynamique est souvent évoquée comme étant l’un des facteurs expliquant la performance économique allemande.
[2] Se reporter à l’article suivant : https://www.science-allemagne.fr/fr/actualites/technologies-de-linformation-et-de-la-communication-tic/le-gouvernement-federal-accompagne-les-petites-et-moyennes-entreprises-allemandes-dans-la-transition-numerique-de-lindustrie/
[3] La carte est consultable sur le site internet de la plateforme 4.0 à l’adresse suivante : http://www.plattform-i40.de/I40/Navigation/Karte/SiteGlobals/Forms/Formulare/karte-anwendungsbeispiele-formular.html
Source : Participation du rédacteur à l’évènement le 18 et 19 novembre 2015
Rédacteur : Aurélien Gaufrès, aurelien.gaufres[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr