Accélérer l’innovation dans le domaine de la santé

La commission parlementaire pour l’éducation, la recherche et l’évaluation des technologies présidée par Patricia Lips (CDU/CSU) s’est réunie le 16 mars 2016 pour discuter de l’innovation dans le domaine de la santé. Les experts qui sont intervenus lors de cette discussion ont souligné l’urgence d’un meilleur transfert des connaissances venant du monde de la recherche au domaine de la santé et des soins.

Le manque de moyens et l’absence de traitements de certaines maladies tropicales négligées, telles que Buruli Ulcer ou la maladie du sommeil africaine, a été soulignée par Marco Alves, coordinateur de campagne pour l’ONG Médecins sans Frontières (Ärtze ohne Grenzen) à Berlin. Conjointement avec Gerd Antes, professeur à la clinique universitaire de Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg), il a dénoncé le fait que la recherche en matière de santé se dirige avant toute chose vers les secteurs et les produits les plus lucratifs. Marco Alves a également alerté sur l’augmentation des phénomènes de résistance aux antibiotiques, trop souvent prescrits à mauvais escient, ce qui constitue selon lui une autre preuve du dysfonctionnement du système de recherche en santé.

 

Thomas Schmitz-Rode, directeur de l’Institut de génie biomédical de l’université technique (RWTH) d’Aix-la-Chapelle (Rhénanie du Nord-Westphalie) et Katrin Steinberg, dirigeant le service de recherche et développement de l’entreprise Aesculap, ont insisté sur l’obligation d’intensifier la coopération interdisciplinaire afin de parvenir à relever des défis d’une grande complexité, sous peine de menacer le système d’innovation et de perdre en compétitivité sur le long-terme. En plus des innovations purement technologiques, une recherche dirigée vers les besoins cliniques des patients et fournissant des solutions viables sur le long terme est requise.

 

Une solution pour accélérer le transfert des connaissances, d’après Frank Wissing, secrétaire général de l’association des facultés de médecine allemandes (MTF), serait de donner aux facultés les moyens d’effectuer des recherches cliniques le plus tôt possible dans la chaine d’innovation. Pour ce faire, les mécanismes de subvention devraient être améliorés. Rolf Zettl, de l’Institut berlinois de recherche en santé (BIH), appelle également à une meilleure gestion des instruments de subvention.


Source :
“Innovation beschleunigen im Gesundheitssektor”, Communiqué de presse du Bundestag allemand, 16/03/2016 – http://www.bundestag.de/dokumente/textarchiv/2016/kw11-pa-bildung/412112

Rédactrice : Claire Speiser, claire.speiser[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr