Remise en cause des modèles de simulation du climat historique

Celles-ci correspondent à l’ensemble des moyens indirects qui permettent de remonter aux informations climatiques de périodes au-delà du XIXe siècle, date à laquelle les premières mesures de température sont disponibles. Plus de vingt modèles climatiques et une centaine de simulations ont été effectuées pour arriver à la confirmation que sur des périodes de temps larges, de l’ordre du millénaire, les variations réelles de température des océans sont systématiquement supérieures à ce que les modèles calculent.

Deux conclusions sont ainsi possibles : soit les informations fournies par les archives climatiques ne sont pas fiables ou mal exploitées, soit les modèles sous-estiment la variabilité du climat. Le Dr. Laepple, ayant participé à l’étude et ayant co-rédigé la publication des résultats, pencherait pour la seconde hypothèse car les valeurs des archives climatiques sont issues de plusieurs sources indépendantes se corroborant les unes par rapport aux autres.

La pierre d’achoppement se situerait au niveau des phénomènes régionaux : les modèles actuels sont capables de prédire les tendances globales (par exemple, une émission d’une grande quantité de gaz à effet de serre conduit à une hausse de la température moyenne à la surface du globe) mais ils ont plus de difficultés à estimer les impacts que des spécificités géographiques peuvent avoir sur le climat local (comme l’éruption d’un super volcan ou le phénomène des volcans de boues au fond des océans). Ces phénomènes locaux étaient jusqu’ici plutôt marginalisés et leurs répercussions étaient présumées comme limitées à de courts intervalles temporelles. Dans le futur, ces hypothèses pourraient être revues afin de mieux intégrer les facteurs régionaux sur une échelle de temps plus large.

La détermination de la variabilité du climat historique étant une question essentielle pour la réalisation de prédictions fiables pour le futur, le Dr. Laepple va continuer de mener le projet ECUS (« Estimating climate variability by quantifying proxy uncertainty and synthesizing information across archives ») afin de fournir des informations plus précises permettant de quantifier au mieux l’évolution du climat à travers le temps.

Pour en savoir plus, contacts :

Dr. Thomas Laepple – Institut Alfred Wegener, Potsdam – tél. : +49 177 2398233 – email : thomas.laepple@awi.de

Sources :

– « Wie stark schwanken die Temperaturen im Meer? », dépêche idw issue d’un communiqué de presse de l’AWI, Potsdam – 10/11/2014 – http://idw-online.de/pages/en/news612267
– Thomas Laepple et Peter Huybers, « Ocean surface temperature variability: Large
– model-data differences at decadal and longer periods », PNAS, 10 novembre 2014 – http://www.pnas.org/content/early/2014/11/05/1412077111

Rédacteurs :

Sean Vavasseur, sean.vavasseur@diplomatie.gouv.frhttps://www.science-allemagne.fr