Nouvelle étude sur le rôle de la biomasse dans les systèmes énergétiques futurs
Les résultats du projet « Jalons 2030 » – Les éléments et les étapes de l’élaboration d’une « stratégie durable de la bioénergie viable », financé par le ministère fédéral de l’Economie et de l’Energie (BMWi) dans le cadre du programme « Utilisation énergétique de la biomasse », ont été publiés. Les chercheurs ont simulé différents scénarios de développement de la bioénergie et les ont analysés en fonction de leurs impacts sur le climat, la biodiversité, l’environnement, les infrastructures et la sécurité. En s’appuyant sur ces résultats, des recommandations et des jalons importants pour la mise en place d’une stratégie de développement de la bioénergie durable ont été identifiés.
La biomasse peut être utilisée pour fournir de l’électricité et de la chaleur, mais aussi du carburant. Elle couvre ainsi tout le spectre des besoins énergétiques. Son utilisation énergétique doit cependant être étudiée dans tous ses aspects afin d’en tirer le maximum d’avantages pour l’environnement et le climat, ainsi que pour restreindre les impacts négatifs sur les sols et la biodiversité. Le consortium de recherche [1] dirigé par la professeure Daniela Thran (Centre Helmholtz pour la recherche environnementale, UFZ) a réussi, par couplage de trois modèles informatiques, à générer des scénarios à l’horizon 2050 incluant les marchés des matières premières, l’utilisation des terres et le développement du parc d’installations. A partir de ces résultats, 10 recommandations à atteindre d’ici 2030 ont été identifiés pour permettre la réussite d’une stratégie de bioénergie à long-terme :
1. L’utilisation durable des terres est un prérequis ;
2. Etablir le suivi de l’utilisation des terres, des inventaires de carbone et des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de la bio-économie ;
3. Mettre en oeuvre la stratégie pour le biogaz / le bio méthane (stratégie post-EEG [2]) ;
4. Prendre en compte la fourniture de chaleur issue de la biomasse qui contiendra à terme plus de concepts innovants ;
5. Rendre à disposition des technologies de gazéification ;
6. Fixer des lignes d’orientation pour la co-incinération de bois sont fixées ;
7. Mettre en oeuvre la stratégie sur les biocombustibles ;
8. Mettre sur le marché la désintégration de lignocellulose de paille ;
9. Régler le traitement des déchets dans l’économie circulaire;
10. Raccorder la bioénergie aux autres sources disponibles.
Ces 10 étapes demandent le développement d’un cadre et d’un concept de déploiement clairement définis et l’intégration étroite des différentes structures du marché et du secteurs des matières premières : « Les processus complexes de la bioénergie ont besoin – plus que dans tout autre domaine – de la coordination internationale et d’une action déterminée de toutes les parties prenantes », conclut le professeur Thran.
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[1] Le consortium de recherche interdisciplinaire du projet « Jalons 2030 » est composé de :
– DBFZ – Centre allemand de recherche sur la biomasse gGmbH (Leipzig, Saxe)
– Oeko-Institut e.V – Institut écologique (Fribourg-en-Brisgau, Bade-Wurtemberg),
– Institut Thünen pour l’analyse du marché (Hambourg),
– IFEU GmbH – Institut de l’énergie et de la recherche environnementale de Heidelberg (Bade-Wurtemberg),
– CESR – Centre pour la recherche sur les systèmes environnementaux, Université de Kassel (Hesse),
– UFZ – Centre Helmholtz pour la recherche environnementale (Leipzig, Saxe),
– IZES GmbH – Institut des systèmes énergétiques du futur (Sarrebruck, Sarre),
– INAS GmbH – Institut international pour l’analyse des systèmes et stratégies de durabilité (Darmstadt, Hesse).
[2] La loi allemande sur les énergies renouvelables (loi EEG révisée de 2014) prévoit un soutien à la production d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables et de gaz de mine. La loi a pour objectif, dans l’intérêt de la protection du climat et de l’environnement, de permettre un développement durable de l’approvisionnement en énergie, et d’accroître nettement la part des énergies renouvelables de façon à au moins doubler la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique totale d’ici l’an 2020 conformément aux objectifs de l’Union européenne et de l’Allemagne avec l’EEG.
Le régime d’aide au titre de la loi EEG de 2014 est financé au moyen du prélèvement EEG à acquitter par les fournisseurs pour l’approvisionnement en électricité des consommateurs finals en Allemagne et par les autoproducteurs (qui produisent de l’électricité pour leur propre consommation). Des réductions sont accordées aux entreprises énergivores dans les secteurs qui remplissent les critères d’admissibilité correspondants des lignes directrices. Elle prévoit enfin que l’aide sera petit à petit octroyée au moyen d’appels d’offres qui seront progressivement ouverts aux opérateurs dans d’autres Etats membres.
Pour en savoir plus, contacts :
– Pour télécharger l’étude « Jalons 2030 » (en allemand) : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/U4rdn
– Informations sur la biomasse et les projets de recherche en cours (en anglais et allemand) : http://www.energetische-biomassenutzung.de
– Daniela Thran, coordinatrice du consortium, UFZ – email : daniela.thran@ufz.de
– Jens Ponitka, Service de communication, DBFZ – tél. : +49 (0) 341 2434-449 – email : jens.ponitka@dbfz.de
– Suivi du programme de soutien « Utilisation énergétique de la biomasse » (« Energetische Biomassenutzung ») : Diana Pfeiffer, DBFZ, Coordinatrice du projet »Energetische Biomassenutzung »- tél. : +49 (0) 341 2434-554 – email : diana.pfeiffer@dbfz.de
Sources :
« 10 Meilensteine für die Bioenergie | Studie zu Biomasse in zukünftigen Energiesystemen » communiqué de presse idw, 09/02/2015 – https://www.idw-online.de/en/news624074
Rédacteurs :
Daniela Niethammer, daniela.niethammer@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr/