Le ministre fédéral Robert Habeck nomme l’ancien secrétaire d’État Rainer Baake pour coordonner la coopération germano-namibienne en matière de climat et d’énergie

Pour Robert Habeck, la Namibie constitue un endroit idéal pour produire de l’hydrogène vert à l’aide de l’énergie éolienne et solaire. Les installations éoliennes terrestres y produiraient des quantités d’électricité encore plus importantes que les installations offshore de la mer du Nord et la production d’électricité à partir d’installations d’énergie solaire serait presque trois fois plus élevée qu’en Allemagne. Baake effectue actuellement un voyage de 10 jours en Namibie pour discuter avec le gouvernement namibien de la mise en place d’une économie de l’hydrogène vert. Il a été reçu par le président Hage Geingob le mardi 5 juillet. Ses entretiens ont principalement porté sur la mise en œuvre d’un projet de production d’ammoniac vert prévu par la Namibie dans le sud du pays.

L’Allemagne est en effet le plus grand consommateur d’ammoniac en Europe. C’est une matière première centrale dans l’industrie et elle devient de plus en plus importante pour aller sur la voie de la neutralité climatique. Actuellement, l’ammoniac est produit en Allemagne exclusivement à l’aide de gaz naturel ; ces dernières années, la production a généré 11% de l’utilisation industrielle de gaz naturel et près de 6 millions de tonnes d’émissions de CO2 par an.

Cependant, la production d’hydrogène par électrolyse nécessite de grandes quantités d’eau, qui est particulièrement rare en Namibie. Pour pallier ce problème, il est prévu de construire une usine de dessalement d’eau de mer alimentée par des énergies renouvelables à proximité de la localité de Lüderitz. L’installation doit en même temps servir à fournir à la population locale suffisamment d’eau potable propre ce qui conduit Habeck à parler de partenariat « gagnant-gagnant ».

Comme l’hydrogène ne peut être transporté à moindre coût que par pipeline et non par bateau, la Namibie prévoit de transformer l’hydrogène en ammoniac en ajoutant de l’azote atmosphérique. Une nouvelle installation portuaire est prévue pour l’embarquement de l’ammoniac vert. Un appel d’offres pour le développement d’une première phase d’extension du projet a été remporté par l’entreprise Hyphen, une association de l’entreprise allemande Enertrag et de l’entreprise sud-africaine Nicolas Holding. Une participation est proposée à l’État namibien. Le volume d’investissement pour la première phase de développement correspond à peu près au produit national brut actuel de la Namibie. La mise en place d’une économie verte basée sur l’hydrogène a le potentiel d’un essor économique considérable pour ce pays situé sur la côte sud-ouest de l’Afrique. Pendant la phase de construction, 15.000 nouveaux emplois seront créés et 3.000 travailleurs seront nécessaires pendant l’exploitation.

Selon Baake, ce projet va également donner à la Namibie l’opportunité de devenir le premier pays africain à utiliser 100% d’énergies renouvelables dans le secteur de l’électricité avant la fin de la décennie, à condition que les capacités d’énergie éolienne et solaires pour la production d’hydrogène soient correctement intégrées dans le système électrique namibien. Cela permettra à également au pays de réduire voire supprimer ses importations d’électricité provenant des centrales à charbon d’Afrique du Sud. Lors de la conférence sur le climat de Glasgow l’année dernière, l’Allemagne et d’autres pays industrialisés ont promis de soutenir l’Afrique du Sud dans sa volonté d’abandonner la production d’électricité à partir du charbon.

Source : Bundesministeirum für Wirtschaft und Klimaschutz (Ministère fédéral de l’économie et de la protection du climat)

Illustration : Rainer Baake, Heinrich-Böll-Stiftung from Berlin, Deutschland, CC BY-SA 2.0 https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0