Des particules ultrafines aux effets néfastes sur le coeur

On distingue plusieurs types de particules de poussière classés en fonction de leur diamètre. Les particules fines ont un diamètre inférieur à 10 micromètres. Parmi ces particules, il faut distinguer les particules inférieures à 2,5 micromètres pouvant pénétrer dans les poumons des particules ultrafines (moins de 0,1 micromètres), qui elles peuvent pénétrer dans les vaisseaux sanguins.

 

Le risque accru de maladies cardiovasculaires lié aux particules de poussière fines a été démontré à plusieurs reprises. Alertée par la communauté scientifique, l’Union européenne a fixé, il y a une dizaine d’années, une valeur limite concernant l’émission des particules de poussière.

 

Qu’en est-il des particules ultrafines ?

 

Des chercheurs du Centre allemand de recherche sur le diabète (Deutsches Zentrum für Diabetesforschung – DZD) du Centre Helmholtz de Munich, en collaboration avec l’Université américaine de Rochester, ont démontré le lien entre les particules de poussière ultrafines et les fonctions cardiaques, plus particulièrement chez des personnes diabétiques (diabète de type 2). Les travaux de recherche ont consisté à équiper 64 patients atteints de diabète avec des appareils de mesures permettant d’enregistrer la concentration en particules et l’activité cardiaque sur une durée de cinq à six heures. D’autres données enregistrées par des stations de mesures en milieu urbain ont également été utilisées.

 

Des résultats après cinq minutes d’exposition

 

Après cinq minutes d’exposition dans un environnement de concentration élevée de particules ultrafines, tel que dans une zone à circulation dense, les chercheurs ont observé un changement de la variabilité de fréquence cardiaque [1]. Cela implique un risque plus élevé de développer une maladie cardiovasculaire pour les personnes atteintes de diabète. Ces expériences ont également permis de confirmer des effets connus, à savoir que l’exposition à des particules fines et au bruit durant quelques heures est associée à une restriction de la fonction cardiaque. Ces conséquences néfastes sur la santé ont été démontrées dans des conditions où la concentration en particules était plus faible que la valeur limite fixée par l’Union européenne.

 

Selon le Professeur Annette Peters, directrice de la recherche en épidémiologie du DZD, les résultats sont alarmants dans la mesure où les particules ultrafines sont présentes dans notre environnement, et présentent des risques pour la santé – notamment pour les personnes ayant un risque élevé de développer une maladie cardiovasculaire, comme les personnes atteintes de diabète choisies pour l’étude. Les chercheurs espèrent que ce type de données encouragera la mise en place de valeurs limites et de normes environnementales plus strictes afin de protéger les populations des expositions aux particules ultrafines.


[1] La variabilité de fréquence cardiaque décrit la capacité d’adaptation du système cardiovasculaire à différentes conditions. Elle est contrôlée par le système nerveux.

 

Pour en savoir plus, contacts :

– Lien vers la publication scientifique – Revue Particle and Fibre Toxicology: http://www.particleandfibretoxicology.com/content/12/1/7
– Lien vers d’autres sujets similaires :
* http://redirectix.bulletins-electroniques.com/Qieo7
* http://redirectix.bulletins-electroniques.com/S9fnN
– Blog BioMedCentral: http://redirectix.bulletins-electroniques.com/vea3G

 

Sources :

« Feinstaub: ultrafeine Partikel beeinflussen Herzfunktion », dépêche idw issue d’un communiqué de presse du Centre Helmholtz de Munich – Deutsches Forschungszentrum für Gesundheit und Umwelt, 31/03/2015 – https://idw-online.de/de/news628426

 

Rédacteur :

Morwenna Joubin, bfhz@lrz.tu-muenchen.de – https://www.science-allemagne.fr/

 

Attention : A compter du 25 Juin 2015, les bulletins de veille scientifique et technologique des ambassades de France à l’étranger ne seront plus diffusés par l’ADIT. Ils seront disponibles sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères et du Développement international (http://www.diplomatie.gouv.fr – rubrique : diplomatie scientifique/veille scientifique et technologique) et sur le site Internet des ambassades qui produisent ces documents.

 

Origine : BE Allemagne numéro 699 (17/04/2015) – Ambassade de France en Allemagne / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/78318.htm