Le KIT développe un adhésif à partir d’huile végétale

 

Norbert Willenbacher, de l’Institut de technologie de Karlsruhe (KIT – Bade-Wurtemberg), cherche à développer un nouvel adhésif à partir de matières premières d’origine végétale locales. Ce projet s’inscrit dans le programme de « recherche et développement » du Ministère fédéral de l’alimentation, de l’agriculture et de la protection des consommateurs (BMELV), dont le porteur de projet n’est autre que l’Agence allemande pour les matières premières renouvelables. Le développement industriel de cette nouvelle colle se fera avec le soutien du groupe « tesa SE », partenaire dans cette aventure.

Ce nouvel adhésif aura pour spécificité de coller et de se décoller sans aucune difficulté, comme c’est déjà le cas pour un certain nombre d’applications du quotidien, comme lors de l’utilisation d’étiquettes, de patchs, d’autocollants, d’emballages refermables et bien d’autres encore. Il se destine également au secteur industriel, et plus précisément aux domaines de la construction automobile et du bâtiment. Pour l’heure, ce type de produits représente en Europe un marché dont le volume s’élève à près de 200.000t par an, et est principalement produit à base de pétrole et, dans une moindre mesure, à partir de caoutchouc naturel. Cependant, le caoutchouc ne fait pas partie des matières premières d’origine végétale locales et n’est pas proprement adapté aux exigences de collage/décollage souhaitées par les scientifiques du KIT.

En entrant dans la phase expérimentale de production à partir d’huile végétale, les chercheurs abordent un territoire inconnu. Les scientifiques prévoient d’utiliser pour les essais de l’acide oléique et un dérivé de l’acide érucique en tant que substances de départ, dont les structures moléculaires s’apparentent à celles des monomères de l’adhésif à huile végétale. En variant les degrés de polymérisation et de réticulation et par l’ajout de comonomères, les scientifiques cherchent à obtenir la meilleure adhérence possible. D’autre part, une attention particulière sera portée sur les propriétés hydrofuges des monomères de départ, de laquelle découlerait de nombreux avantages concernant les capacités d’adhésion sur différents support, notamment sur les matériaux hydrophobes, qui comprennent de nombreux plastiques. Ainsi, ce nouvel adhésif biogène permettra vraisemblablement d’ouvrir un nouveau domaine d’application dans lequel les produits fossiles n’auront pas leur place.

En outre, d’un point de vue écologique, cet adhésif sera respectueux de l’environnement de part sa fabrication en dispersion aqueuse.

 

 

Sources :

– « KIT entwickelt Haftkleber aus Pflanzenölen », communiqué de presse de BIOPRO Baden-Württemberg GmbH – 09/01/2012 – http://bio-pro.de/artikel/07496/index.html?lang=de

 

Rédacteurs :

Myrina Meunier, myrina.meunier@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr