Conférence sur le Big Data à Berlin / Lancement d’un programme fédéral de 30 millions d’euros

Les 11 et 12 novembre s’est tenue à Berlin une conférence sur le « Big Data » organisée par le Ministère fédéral de l’économie et de la technologie (BMWi), le consortium « Technologie de l’Information et de la Communication » (IuK Verbund) du réseau Fraunhofer, et la Société allemande de l’informatique (GI).

 

Cette conférence a réuni des experts germanophones qui ont évalué le développement du Big Data et souligné la nécessité, à court terme, d’intégrer les technologies Big Data dans l’industrie et la société. Le BMWi en a profité pour lancer un programme de 30 millions d’euros pour des projets pilotes.

Il a été convenu que l’Allemagne doit jouer de ses atouts dans le développement et l’utilisation industrielle des technologies Big Data. Des études prévoient que ces technologies représenteront un marché de 15 milliards d’euros en 2016, dont 1,6 milliards pour l’Allemagne. Ainsi, d’après Günther Oliver, Président de la GI,  » le secteur allemand des TIC peut jouer un rôle international de premier plan dans le Big Data. En particulier, nous pouvons mettre en valeur notre expérience de longue date avec la protection des données et le rôle de la sécurité informatique. »

 

« Pour être à la pointe de l’innovation, des compétences dans différents domaines doivent être regroupées, et ce dès le début des projets, pour développer des solutions concrètes et commercialisables », ajoute le président du groupe Fraunhofer pour les TIC Matthias Jarke. C’est dans ce cadre que Stefan Wrobel de l’Institut Fraunhofer pour les systèmes intelligents d’information et d’analyse (IAIS, Sankt Augustin, Rhénanie du Nord-Westphalie) a présenté l’initiative Big Data du réseau Fraunhofer. Réunissant 20 instituts du réseau, l’initiative doit permettre de travailler sur l’apprentissage des machines, le traitement de l’image et les systèmes autonomes par exemple.

 

Le Secrétaire d’Etat parlementaire du BMWi, Hans-Joachim Otto, a déclaré : « Les données sont considérées aujourd’hui comme l’une des matières premières les plus importantes de l’ère de l’information. […] Dans le cadre de l’utilisation des données par des sociétés, il est nécessaire d’accorder une attention particulière à la protection de la vie privée et à la sécurité des données. Ces deux aspects sont dans l’intérêt à la fois des particuliers et des entreprises. » Le BMWi a également rappelé son attachement à sécurité des réseaux, notamment pour les services sur le cloud. Le projet pilote « Trusted Cloud » [1] lancé récemment l’illustre.

 

Un concours technologique a également été lancé par le BMWi lors de la conférence : « Smart Data – Innovations des données ». Il s’adresse à deux groupes d’entreprises :
– aux prestataires de service, qui développent des solutions innovatrices ;
– aux opérateurs de plateformes, qui facilitent l’accès pour les PME à des applications basées sur l’analyse d’une grande quantité de données.

Entre 12 et 16 projets seront soutenus entre 2014 et 2017, avec une dotation totale de 30 millions d’euros.

 

La conférence a abouti sur une série de recommandations aux acteurs politiques. Ainsi, selon le comité d’organisation, les actions à mener afin d’assurer une dynamique de développement efficace et durable du Big Data sont les suivantes :
– le considérer comme une question stratégique pour les entreprises, et pas uniquement comme une question technique unique. Le développement de modèles économiques et d’outils appropriés, sur la base desquels le Big Data peut entrer dans les entreprises, doit être encouragé ;
– l’amener de la recherche à la pratique, en favorisant un transfert de technologie rapide ;
– le soutenir dans ses applications industrielles (partie intégrante de l’Industrie 4.0), des efforts étant nécessaires dans l’analyse et le traitement des flux de données ;
– faire évoluer les formations existantes, en intégrant des modules sur le Big Data dans les formations d’ingénieurs et de techniciens ; différents universitaires se sont par ailleurs prononcés pour la formation d' »analystes de données » ;
– développer des systèmes pouvant travailler avec des sources de données très hétérogènes, en lien avec les résultats du programme de recherche THESEUS [2] ;
– prendre en compte le fait qu’internet se tourne de plus en plus vers le multimédia, dont les contenus doivent être partie intégrante de l’analyse de données ;
– pouvoir travailler dans un cadre européen harmonisé, à la fois juridiquement et techniquement, pour l’environnement cloud. Se posent effectivement des questions éthiques et de protection des données, en lien avec la problématique d’archivage du web.
– accroître l’utilisation et la promotion des approches et des outils non-propriétaires et ouverts, l’Open Data étant une base pour un gouvernement ouvert, innovant et durable dans la ville de demain.

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] Le projet « Trusted Cloud » du BMWi a fait l’objet d’une BE – BE Allemagne 635 – 15/11/2013 – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/74337.htm
– [2] La clôture du programme de recherche THESEUS en 2012 a fait l’objet d’un BE – BE Allemagne 560 – 22/02/2012 – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/69195.htm

 

Sources :

– « Standortvorteil Deutschland: Durchstarten mit « Smart Data » », communiqué de presse de la Société allemande de l’informatique (GI) – 12/11/2013 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/M0SR3
– Participation du rédacteur à la conférence, les 11 et 12 novembre 2013

 

Rédacteurs :

Aurélien Filiali, aurelien.filiali@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr