L’Allemagne, la France et la coopération en matière de recherche scientifique

L’interconnexion de réseaux français et allemand de recherche est très avancée.  Les dépenses cumulées de R&D de la France et de l’Allemagne (110 Md€ par an) représentent un dixième des investissements de recherche dans le monde.

La publication d’articles scientifiques renforce ce constat : une vingtaine d’articles sont publiés chaque jour par des équipes de recherche conjointes franco-allemandes.

 

Les politiques de recherche mises en œuvre par la France et par l’Allemagne sont naturellement très proches dans leurs objectifs. La science et la technologie représentent des facteurs clé de nos économies, constituant nos seuls réservoirs de croissance.

 

La mutualisation des formations, des moyens et des données permet souvent d’atteindre une masse critique susceptible de permettre à des projets franco-allemands ou européens de se positionner au meilleur niveau mondial. En effet la France et l’Allemagne concentrent à eux seuls la moitié du budget consacré à la recherche par les pays de l’Union européenne.

 

Les députés allemands et francais au Bundestag le 22 janvier 2013

Les députés allemands et francais au Bundestag le 22 janvier 2013

 

Les récents acquis de la coopération scientifique franco-allemande :

 

  • Des laboratoires conjoints de recherche contre le cancer en France et en Allemagne :

 

L’INSERM et le Centre allemand de recherche sur le cancer DKFZ opèrent depuis 1993 une unité conjointe à Heidelberg. Ses travaux sont rentrés en 2012 dans une nouvelle phase de financement pour les 5 prochaines années. Cette coopération a été étendue en 2012 à la création d’un laboratoire de recherche conjoint à Lyon, cofinancé par les deux établissements à hauteur de 250 000 euros/an.

 

  • Un laboratoire conjoint de médecine moléculaire :

 

Le Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy et le Centre Max-Delbrück de médecine moléculaire de Berlin-Buch ont créé en 2012 un laboratoire de recherche commun à Marseille dont le projet scientifique vise à renouveler indéfiniment des cellules spécialisées sans passer par les cellules souches. Ce laboratoire est cofinancé par les deux établissements à hauteur de 250 000 euros/an.

 

  • Un grand défi commun en recherche agronomique :

 

Afin de promouvoir des systèmes de production végétale innovants et compétitifs ainsi qu’une agriculture durable, la France et l’Allemagne mettent en œuvre depuis plus de 10 ans des appels à projet conjoints (GABI-GENOPLANTE) dans le domaine du décryptage du génome du blé et du maïs. Les nouveaux projets bilatéraux (Plant-KBBE et DPPN-PHENOME) seront financés à partir de 2013 pour une durée minimale de 5 ans.

 

  • Le développement en commun de la prochaine génération d’engin autonome de recherche sous-marine :

 

Dans le domaine des sciences marines, l’IFREMER et le CNRS ont établi en 2011 un partenariat avec l’institut Alfred-Wegener (AWI) et le Centre des sciences de l’environnement marin de Brême (MARUM). Le développement en commun d’un robot sous-marin ROV (Remote Operated Vehicle), nouvelle génération d’engin autonome sous-marin, capable de plonger jusqu’à 2.500 mètres et prévu pour une mise à l’eau en 2014, constitue la première déclinaison de cette alliance. L’engin est développé avec la participation active de l’industrie française (ECA Robotics et Cybernétix).

 

  • Le développement en commun d’un satellite de détection du méthane :

 

Dans le domaine de la surveillance des émissions de gaz à effet de serre, le projet de satellite franco-allemand MERLIN, qui devrait être mis en orbite en 2015/2016, aura pour tâche de surveiller les concentrations de méthane dans l’atmosphère. Grâce à cette mission, l’Allemagne et la France, via leurs agences spatiales respectives, DLR et CNES, renforcent le contrôle du respect des accords issus du Protocole de Kyoto et contribuent à la lutte contre les changements climatiques.

 

  • Le développement en commun d’une route du futur :

 

L’IFSTTAR (Institut français des Sciences et Technologies des transports de l’aménagement et des réseaux) et la BASt (Bundesanstalt für Strassenwesen) collaborent étroitement au développement d’un démonstrateur de route du futur auto-suffisante en énergie à travers la récupération de l’énergie mécanique des véhicules et l’énergie calorifique des lignes à haute tension enterrées.

 

  • Des ressources scientifiques pédagogiques communes :

 

Sonnentaler, site miroir en langue allemande de « La Main à la pâte » (40.000 visites mensuelles en moyenne), propose aux enseignants allemands en primaire une large sélection de ressources pédagogiques dans les matières scientifiques. Il offre également un certain nombre de services, comme un réseau de consultants scientifiques, à l’image du réseau français. En outre, les classes françaises désireuses d’enseigner les sciences en allemand ou d’initier des échanges avec des classes allemandes y trouveront une matière précieuse.

 

La volonté de rapprochement des capacités scientifiques françaises et allemandes a acquis une nouvelle dynamique au cours des derniers mois : une feuille de route élaborée par les ministères français et allemands a été adoptée lors du dernier conseil des ministres franco-allemand (Paris, février 2012).

 

Celle-ci prévoit le lancement d’initiatives de coopération renforcée de grande ampleur dans les domaines de la santé (cohortes de malades, recherche sur le diabète, pneumologie, école commune de santé publique), des biotechnologies (bioénergie, biomatériaux, bioproduits) et des sciences humaines et sociales.

 

Depuis le changement de gouvernement en France, les deux parties ont décidé d’étendre leurs objectifs de rapprochement à la recherche énergétique (stockage, renouvelables, efficacité énergétique) et aux technologies numériques (calcul intensif, nuages informatiques, sécurité informatique). Ces nouveaux objectifs ont été actés par les deux ministres à Berlin le 24 septembre 2012.

 

 

Source : Service Scientifique de l’Ambassade de France en Allemagne

 

Rédacteur : Nicolas Cluzel