UE : vers une Union de l’énergie

Le projet d’une Union de l’énergie prend forme. Les 28 chefs d’État et de gouvernement de l’UE en ont fixé les grandes lignes lors du Conseil européen qui s’est déroulé à Bruxelles jeudi et vendredi. La relance de l’investissement en Europe, la situation en Grèce, la crise ukrainienne et la politique étrangère étaient également à l’ordre du jour.

 

Pour une énergie moins chère

 

Le projet d’Union de l’énergie est une bonne nouvelle pour les entreprises et pour les consommateurs européens. Il devrait leur faire économiser 40 milliards d’euros par an. Il a, en effet, pour objectif de réduire à la fois la facture et la dépendance énergétiques de l’UE en renforçant l’intégration des 28 marchés nationaux de l’énergie.

 

En pratique, il s’agira de développer les lignes à haute tension pour permettre davantage d’échanges d’électricité entre les pays. Il s’agira également d’unifier le cadre réglementaire à l’échelle de l’UE afin de lever les incohérences qui freinent aujourd’hui le développement de la production énergétique, par exemple en matière d’énergie renouvelables. Chaque pays restera toutefois maître de son « bouquet énergétique », c’est-à-dire du choix de ses sources d’énergie (énergies renouvelables, nucléaire, charbon, gaz de schiste etc.)

 

Sécurité de l’approvisonnement

 

Le projet d’Union de l’énergie accorde, par ailleurs, une large place au gaz. Il vise à faire baisser les prix en permettant aux États européens de s’associer pour effectuer des achats groupés.

 

Mais il vise aussi à diversifier les fournisseurs et les voies d’approvisionnement. L’UE tient, en effet, à réduire sa dépendance au gaz russe, victime par le passé des tensions avec l’Ukraine. « En ce qui concerne les contrats de livraison de gaz, c’est d’économie qu’il doit être question. Ces contrats ne doivent pas être utilisés comme des armes politiques », a souligné le président du Conseil européen, Donald Tusk.

 

L’Union de l’énergie est « une priorité européenne commune », s’est félicité la chancelière Angela Merkel à Bruxelles. La chancelière juge la stratégie retenue équilibrée. Elle a salué le fait que le développement des énergies renouvelables et le renforcement de l’efficacité énergétique figurent explicitement parmi les objectifs.

 

• L’approvisionnement énergétique de l’UE en chiffres :

 

– Six États membres ont un seul fournisseur de gaz naturel, qui est un État tiers

– 90 % des besoins européens en pétrole brut et 66 % des besoins en gaz naturel sont couverts par des importations

– 75 % des bâtiments dans l’UE ne sont pas efficaces sur le plan énergétique – Le secteur des transports est dépendant à 94 % de produits pétroliers dont 90 % sont importés

– dans l’UE, les prix de gros sont supérieurs à ceux constatés aux États-Unis

– de 30 % pour l’électricité et de 100 % pour le gaz naturel.

 

Lors du Conseil européen, il a, par ailleurs, été question d’économie. Les 28 chefs d’État et de gouvernement se sont penchés sur le plan d’investissement de 315 milliards d’euros proposé par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ainsi que sur le projet d’accord de libre-échange avec les États-Unis. La chancelière Angela Merkel a souligné les chances qu’offrirait un tel accord. La levée des droits de douane et des excès de bureaucratie permettraient aux entreprises européennes de mieux exploiter l’immense potentiel que représente le marché américain, a-t-elle plaidé.

 

Source : Office de presse et d’information du gouvernement fédéral – http://www.allemagne.diplo.de/Vertretung/frankreich/fr/__pr/nq/2015-03/2015-03-20-conseil-ue-2-pm.html