La « Déclaration de Francfort » adoptée par des Experts en biodiversité

La recherche pour renforcer la protection de la biodiversité est essentielle pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) convenus par les Nations Unies. C’est l’essence de la « Déclaration de Francfort », qui a récemment été adoptée suite à la conférence début décembre à Francfort sur la « biodiversité et les Objectifs du Millénaire pour le développement ». Quelque 200 experts de renom en biodiversité venus d’une trentaine de pays ont insisté sur le fait que les objectifs environnementaux et de développement ne pourront être atteints seulement s’ils sont menés de façon coordonnée.

 

La « Déclaration de Francfort », a été réalisée conjointement par la Communauté Leibniz, l’Académie des sciences Allemande Leopoldina et le Centre de recherche sur la biodiversité et le climat de Francfort (BiK-F) en partenariat avec le CNRS. Les scientifiques engagés dans cette coopération interdisciplinaire ont appelé à une plus grande reconnaissance de la diversité biologique en tant que fondement de la vie. Ce congrès a posé les premiers jalons d’une relation étroite entre « biodiversité » et « développement ».

 



Du 1er au 3 décembre 2010 a eu lieu à Francfort sur le Main, la conférence internationale « Biodiversity and the UN Millennium Development Goals ». Peu de temps avant la fin de l’Année internationale de la biodiversité se sont réunis près de 200 spécialistes au Musée d’histoire naturelle Senckenberg pour discuter de la relation entre la perte de biodiversité et les OMD tels que le combat mené contre la faim dans le monde, l’extrême pauvreté et la propagation de certaines maladies. De ce congrès international a été tirée la « Déclaration de Francfort » : « bilan mitigé sur la recherche actuelle en Biodiversité ». Selon les chercheurs présents, il y aurait encore de grandes lacunes dans la connaissance réelle de l’état actuel de la biodiversité et dans la dépendance des écosystèmes à son égard. De la même façon, l’importance de la biodiversité sur le bien-être et la santé de l’Homme est fortement sous-estimée par le grand public.

 

« Diversité biologique et développement durable doivent aller de pair », sont les maîtres mots de cette déclaration. Afin d’atteindre les objectifs du Millénaire, nous devons mieux utiliser les écosystèmes, et de manière plus durable. Les progrès envisagés dans le domaine de la biodiversité et des OMD ne seront donc atteints que lorsque ces deux thématiques seront interconnectées. Ainsi pourront être résolus certains conflits existants comme par exemple celui opposant la conservation de la biodiversité et l’utilisation des ressources naturelles (voir la production de biogaz à partir de matière végétale).

 

C’est ainsi que certains scientifiques tels que Volker Mosbrugger, vice-président de la Communauté Leibniz et coordonnateur scientifique du BIK-F, ont appelé à une recherche plus interdisciplinaire. Cette approche nouvelle s’est reflétée dans le choix des participants au congrès de Francfort, qui étaient spécialistes de différentes disciplines et originaires de différents horizons, des sciences naturelles et sociales à la politique, de la coopération au développement à l’économie, ou encore d’instituts de recherches aux ONG. Comme l’a déclaré Heribert Hofer, directeur de l’Institut Leibniz de recherche sur les animaux sauvages et de captivité (IZW) de Berlin, pour avoir des résultats, « tous les joueurs doivent quitter leur zone de confort – ce qui est astreignant, mais instructif. »

 

Un autre point fondamental de cette rencontre est la nécessité d’augmenter l’interconnexion entre les scientifiques et les politiques. La majorité des experts en biodiversité s’entendent sur le fait que les approches novatrices de la recherche sont la base de recommandations éclairées en matière de politique. La nouvelle stratégie issue de la « Déclaration de Francfort » ne pourra être mise en place avec succès uniquement si la biodiversité est placée dans un contexte plus large, a déclaré la présidente de l’Office fédéral pour la conservation de la Nature, Beate Jessel.

La « Déclaration de Francfort » est le point de départ d’une nouvelle stratégie pour la protection, la gestion et l’utilisation durable de la biodiversité ; elle soutient la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement des Nations Unies à travers une recherche et des activités conjointes plus régulières.

 

Pour en savoir plus, contacts :

– Le programme de la conférence et les points clés de la « Déclaration de Francfort » sont consultables sur le site http://www.biodiversity-conference2010.de
– Sabine Wendler – Centre de recherche sur la biodiversité et le climat de Francfort (BiK-F), Senckenberganlage 25, 60325 Frankfurt – tél. : +49 69-7542 1838 – email : sabine.wendler@senckenberg.de

Source :

Dépêche idw, communiqué de presse de l’Institut de recherche du Musée d’histoire naturelle Senckenberg – 09/12/2010 – http://idw-online.de/pages/en/news401201

Rédacteur :

Myrina Meunier, myrina.meunier@diplomatie.gouv.frhttps://www.science-allemagne.fr/