Les énergies renouvelables moins chères que les combustibles fossiles à l’horizon 2050, selon une nouvelle étude

Sous le titre « Système énergétique en Allemagne en 2050 », des scientifiques de l’Institut Fraunhofer pour les systèmes énergétiques solaires (ISE) de Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg) ont récemment présenté une étude complète de la réduction à long terme des émissions de CO2 liées à l’énergie [1]. L’accent a été mis sur l’efficacité énergétique et l’utilisation des énergies renouvelables.

 

L’étude, basée sur le modèle REMod -D, couvre tous secteurs et types de combustibles. Elle complète ainsi une première version déjà présentée à la fin 2012 [2], en ajoutant les domaines de la mobilité, du commerce et de l’industrie. L’une des principales conclusions de l’étude basée sur la modélisation avancée, tout comme la précédente, réside dans le fait que, après l’achèvement de la restructuration du système énergétique, le coût annuel total de l’approvisionnement en énergie pour l’économie sera du même ordre de grandeur que ce qu’il est d’aujourd’hui.

 

« Notre objectif était de développer un modèle qui permettait de répondre à une question essentielle : quel mix énergétique permettrait une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre (GES), l’objectif primordial de l’Energiewende, et ce, à moindre coût ? », a déclaré Hans-Martin Henning, directeur adjoint de l’Institut Fraunhofer ISE. « Le modèle REMod -D, en partie présenté l’année dernière, a été considérablement développé ; en particulier, tous les secteurs de la consommation d’énergie sont maintenant couverts, l’électricité et la chaleur mais également la mobilité, le commerce et l’industrie. »

 

Dans l’étude actuelle, les chercheurs ont d’abord montré en détail à quoi ressemble un système énergétique à coûts optimisés et atteignant l’objectif minimum d’une réduction des émissions de CO2 de 80% par rapport à 1990. Les énergies renouvelables fluctuantes joueraient un rôle central dans l’approvisionnement énergétique futur, non seulement pour l’approvisionnement en électricité de secteurs déjà aujourd’hui couverts par l’énergie électrique, mais pour le système dans son ensemble, c’est là l’un des principaux résultats de cette analyse. L’électricité devrait jouer un rôle particulièrement important dans l’alimentation des bâtiments pour le chauffage et l’eau chaude (chaleur basse température) ainsi que dans le transport. « C’est pourquoi le fort développement des énergies renouvelables fluctuantes nécessite une optimisation intersectorielle de l’ensemble du système », explique Andreas Palzer, qui a réalisé les calculs de l’étude en collaboration avec M. Henning. « Etant donné que de nombreuses surproductions d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables comme l’énergie solaire ou éolienne existent, toutes les options d’utilisation flexible de cette électricité doivent être développées dans tous les secteurs de la consommation. »

 

D’autres résultats de l’étude comprennent une expansion modérée des réseaux de chaleur en combinaison avec un important stockage de chaleur et des centrales à cogénération principalement gérées selon la demande en électricité. Dans des analyses de sensibilité, différents aspects sont examinés, tels que l’impact d’une réduction des coûts de l’électricité pour la réhabilitation énergétique des bâtiments, l’influence de différentes configurations du futur secteur du transport basé sur l’électricité renouvelable, ou encore la composition la plus rentable du système énergétique lorsque des objectifs de réduction d’émissions de CO2 liées à l’énergie supérieure à 80% devront être atteints.

 

Le message central concernant le coût économique total n’a pas changé depuis la première version de l’étude : « Une fois la transformation de l’approvisionnement énergétique achevée, le coût annuel total de l’approvisionnement énergétique pour l’économie sera du même ordre que le coût actuel », explique M. Henning. « Un système énergétique principalement basé sur les énergies renouvelables ne sera pas plus cher que notre système actuel. Si nous avions en 2050 une alimentation énergétique comme celle d’aujourd’hui, ses coûts seraient beaucoup plus élevés, puisqu’il y a une forte probabilité que les prix des combustibles fossiles sur le marché mondial augmentent à moyen et long terme ».

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] L’étude est disponible dans son intégralité au lien suivant (en allemand) : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/GkdOV
– [2] Cette parution avait également fait l’objet d’un bulletin électronique ; voir : « Simulation d’un modèle énergétique à l’échelle de l’Allemagne, entièrement basé sur les énergies renouvelables », BE Allemagne 591 – 23/11/2012 – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/71530.htm
– L’Institut Fraunhofer ISE met également à disposition des données concernant les énergies renouvelables au lien suivant (en anglais) : http://www.ise.fraunhofer.de/en/renewable-energy-data?set_language=en
– Hans-Martin Henning, responsable du département « bâtiments efficaces énergétiquement et génie civil », directeur adjoint de l’Institut Fraunhofer pour les systèmes énergétiques solaires (ISE) – tél. : +49 761 4588 5134 – email : hans-martin.henning@ise.fraunhofer.de

 

Sources :

«  »Energiesystem Deutschland 2050″ – Fraunhofer ISE stellt erweitertes Modell für Umbau der Energieversorgung vor », communiqué de presse de l’Institut Fraunhofer ISE – 14/11/2013 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/60XAw

 

Rédacteurs :

Hélène Benveniste, helene.benveniste@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr/