Astrocytomes fibrillaires : nouvel espoir de traitement

Des chercheurs du Centre allemand de recherche sur le cancer (DKFZ) [1] et de la Clinique universitaire d’Heidelberg ont montré grâce à des expériences sur des souris que l’astrocytome fibrillaire [2] était due à une unique anomalie génétique du gène BRAF et ont réussi à créer un modèle animal associé à la maladie. Ces résultats ont été publié dans la revue « Journal of Clinical Investigations » [3] et pourraient mener à de nouveaux traitements.

 

© Jan Gronych, Deutsches Krebsforschungszentrum

 

L’astrocytome fibrillaire est la tumeur cérébrale la plus fréquente chez les enfants. Elle se développe très lentement et est souvent bénigne. Cependant, l’élargissement de la tumeur entraîne souvent une augmentation de la pression intracrânienne associée à des maux de tête, des nausées, des vomissements, de l’irritabilité et des problèmes de coordination et de vision. Dans de nombreux cas, les chirurgiens ne peuvent pas retirer la totalité de la tumeur car elle se développe de façon diffuse. D’autre part, la chimiothérapie et la radiothérapie n’ont que très peu d’influence sur ce type de tumeur à la croissance lente et comportent des effets secondaires lourds. Les enfants touchés ne peuvent donc compter que sur de nouveaux traitements ciblés.

 

Une anomalie génétique dans le gène BRAF [4] était déjà associée à ce type de tumeurs, mais l’étendue de son rôle dans la maladie était indéterminée. La mutation du gène BRAF a pour conséquence d’activer de façon constitutive une voie de signalisation cellulaire importante qui ne l’est qu’en cas de besoin élevé chez une personne saine.

 

Jan Gronych, du département de Peter Lichter au DKFZ, a donc cherché, avec des collègues de l’Université d’Heidelberg, à définir l’importance de la mutation du gène BRAF dans l’apparition de la maladie. Pour cela les chercheurs ont inséré un gène BRAF défectueux dans un virus et l’ont ainsi introduit dans des cellules précurseurs de cellules nerveuses de souris. Dans 91% des cas, des tumeurs de même vitesse de croissance et structure tissulaire que celles de l’astrocytome fibrillaire se sont développées dans la région de l’injection. D’autre part, les cellules de ces tumeurs montraient tous les symptômes associés à une mutation du gène BRAF entrainant l’activation constitutive d’enzymes MAP kinase [5]. « Ceci a prouvé qu’une seule mutation du gène BRAF suffit à déclencher l’apparition de l’astrocytome fibrillaire », explique Peter Lichter.

 

Les MAP kinases activées constitutivement délivrent aux cellules cancéreuses un signal de croissance constant, qui dans le même temps, se trouve être leur talon d’Achille. Ces dernières années, un grand nombre de médicaments ciblant de manière très spécifique l’activité enzymatique de kinases ont en effet été développés et pourraient ralentir la croissance de ces cellules cancéreuses. Les chercheurs d’Heidelberg ont montré que la vitesse de croissance des cellules cérébrales poussées à se diviser continuellement à cause de la mutation du gène BARF était diminuée après traitement par des inhibiteurs de kinase.

 

« Jusqu’ici, il nous manquait un modèle approprié pour tester les nouveaux médicaments contre l’astrocytome fibrillaire », explique Peter Lichter. « La souris BRAF nous donne désormais la possibilité de tester de nouveaux inhibiteurs de kinase ou d’autres médicaments ciblant ce type de cancer. »

 

Pour en savoir plus, contacts :

Source :

« Einzelner Gendefekt löst Hirntumor aus », dépêche idw, communiqué de presse du DKFZ- 14/03/11

Rédacteur :

Claire Cécillon, claire.cecillon@diplomatie.gouv.frhttps://www.science-allemagne.fr/