Un nouveau laboratoire de haute sécurité biologique à Berlin

 

Un nouveau bâtiment comprenant des laboratoires et des bureaux a été ouvert par l’Institut Robert Koch (RKI) [1] à Berlin. Le bâtiment central est un laboratoire de catégorie P4, ce qui correspond au niveau de sécurité biologique le plus élevé : une telle unité est réservée à l’étude des pathogènes les plus dangereux contre lesquels il n’existe ni traitement, ni mesures préventives (par exemple Ebola, Lassa, Congo-Crimée, Nipah, Marburg). Le RKI est le seul institut fédéral dans le domaine de la médecine humaine disposant d’un laboratoire P4.

Le bâtiment a été inauguré le 3 février 2015, en présence de Reinhard Burgern, président du RKI, de la chancelière allemande Angela Merkel, du ministre fédéral de la santé Hermann Gröhe et de la ministre fédérale de l’environnement Barbara Hendricks. La construction de l’ensemble du bâtiment, comprenant également deux laboratoires P3 et de nombreux autres laboratoires et bureaux, a commencé en 2010 pour un coût total de 170 millions d’euros.

Le laboratoire P4 est consacré au contrôle et à la surveillance des épidémies. Il aura ainsi deux activités principales : le diagnostic (notamment pour les cas d’Ebola), et l’analyse des résistances des agents pathogènes. Les chercheurs étudieront dans quelles conditions et combien de temps certains virus peuvent survivre. Il existe peu de données sur le sujet, alors que l’épidémie Ebola a montré à quel point ces informations étaient importantes.

Le laboratoire est fermé hermétiquement : rien ne doit y entrer, rien ne doit en sortir. Il est en dépression afin qu’aucune particule virale ne s’en échappe. Le laboratoire est indépendant du monde extérieur : il dispose de deux systèmes de ventilation et filtration de l’air, de groupes électrogènes de secours en cas de panne de courant, et de son propre système d’approvisionnement en eau.

La construction d’un tel bâtiment montre la volonté du gouvernement allemand de se consacrer aux questions de santé internationales. Ainsi, Angela Merkel a exprimé dans son discours son souhait que l’Allemagne joue un rôle plus important dans le combat contre les maladies infectieuses.

Avant que les études sur les agents pathogènes de classe 4 ne commencent, des tests techniques et des exercices d’entraînement pour les cas d’urgence doivent être réalisés, puis le travail commencera sur des échantillons moins dangereux de classe 2. Les études sur les pathogènes de classe 4 commenceront, dans le meilleur des cas, fin 2015.

[1] RKI : institut fédéral allemand de veille sanitaire

Pour en savoir plus, contacts :

Site du RKI : http://www.rki.de/DE/Home/homepage_node.html

Sources :

– « Killerviren im Wedding », article du Süddeutsche Zeitung, 04/02/2015.
– « Hochsicherheitstrakt für Seuchen », article du Tagesspiegel, 04/02/2015.

Rédacteurs :

Rébecca Grojsman, rebecca.grojsman@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr