Prévoir les résultats d’un traitement anti-cancéreux

Il existe de nombreuses options pour traiter un cancer du sein : agents chimio-thérapeutiques, anticorps, médicaments ciblés. Des scientifiques de l’hôpital universitaire de Munich (LMU, Bavière) ont développé un nouveau procédé pour déterminer quelle mono- ou polythérapie a le plus de chance de succès (conduisant idéalement à la rémission complète de la tumeur) pour chaque individu.

 

Barbara Mayer et Ilona Funke travaillent depuis 2006 à la mise en place de traitements individualisés pour les patientes souffrant d’un cancer du sein. Leur stratégie : développer une plateforme technologique afin de produire et de cultiver une « micro-tumeur » à partir du tissu tumoral de chaque patiente. Différentes options thérapeutiques peuvent ensuite être testées sur cette réplique de la tumeur, et le traitement le plus prometteur peut ainsi être sélectionné et administré.

 

De cette idée est né le SpheroTest®. Il fonctionne de la manière suivante : des cellules, y compris des fibroblastes, lymphocytes et d’autres types cellulaires, sont prélevées du tissu tumoral de la patiente, injectées et cultivées dans les puits d’une microplaque. Elles forment alors un modèle tridimensionnel miniature de la tumeur. Les chercheurs peuvent ensuite identifier le traitement le plus adapté à chaque tumeur en huit jours.

 

Le pouvoir prédictif du SpheroTest® a été testé dans le cadre d’une étude de cohorte comprenant 202 personnes atteintes d’un carcinome mammaire. En raison de plusieurs critères d’exclusion, l’analyse finale a inclus les données de 78 de ces patientes. Les médecins traitants ont recommandé des thérapies, que les patientes ont reçues et qui ont été testées sur le modèle. Après la fin du traitement, les résultats cliniques ont étés comparés avec ceux du test sur le modèle. Sur les 78 patientes, 22 ont présenté une rémission complète de la tumeur, ce que le test avait pu prédire à une exception près. Ces analyses montrent ainsi que le modèle possède une valeur prédictive élevée.

 

De nouvelles études sont prévues afin de valider les résultats obtenus.

 

 

Plus d’informations :

 

  • Dr Barbara Mayer, clinique de chirurgie générale, viscérale, de transplantation, vasculaire et thoracique de la LMU – tél : +49 (0)89 4400 76438 – e-mail : Barbara.Mayer[at]med.uni-muenchen.de
  • Publication scientifique : K. Halfter et al., « Prospective cohort study using the breast cancer spheroid model as a predictor for response to neoadjuvant therapy – the SpheroNEO study », BMC cancer, 15/07/2015 – http://www.biomedcentral.com/1471-2407/15/519

 

Source : « Krebsbehandlung in der Petrischale », communiqué de presse de la LMU, 27/07/2015 – http://www.klinikum.uni-muenchen.de/de/das_klinikum/zentrale-bereiche/weitere-informationen-presse/pressemeldungen/150727_sphero_test/index.html

 

Rédacteur : Rébecca Grojsman, rebecca.grojsman@diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr