Projet allemand d’application de tracking pour endiguer la propagation du COVID-19

Le consortium paneuropéen PEPP-PT, porté notamment par l’institut de recherche allemand Fraunhofer et chargé de développer une infrastructure d’application commune à l’ensemble des pays de l’espace Schengen, a choisi le modèle centralisé, actuellement utilisé dans certains pays asiatiques. Ce modèle était jusqu’à présent privilégié par les pays européens.

L’application ne pourrait, dans tous les cas, être réellement efficace pour contenir la pandémie que si 60 à 70 % de la population l’utilise activement mais quel que soit le pourcentage d’utilisateurs, elle représente une aide potentielle complémentaire pour détecter des personnes susceptibles d’avoir contracté le virus.

Le 26 avril dernier, le gouvernement allemand a annoncé avoir opté pour une solution décentralisée. Le Ministre de la santé J. SPAHN évoque comme principale raison de ce changement de cap « une acceptation plus élevée de ce type de solution». La Suisse et l’Autriche ont annoncé faire de même.

Parmi les sensibilités politiques allemandes : les Verts accueillent favorablement la solution décentralisée, le SPD craint des effets négatifs sur l’acceptation générale de l’application compte tenu des différends entre les experts sur la question du traitement des données des utilisateurs ; enfin le vice-président du groupe parlementaire CDU/CSU, Thorsten FREI, suggére la mise en place d’incitations fiscales (crédit d’impôt) pour encourager l’utilisation de l’application.

L’architecture de l’application allemande sera donc «décentralisée», mais l’utilisation des modèles développés actuellement par la Suisse et l’Autriche n’a pas encore été tranchée. L’Allemagne a notamment écarté l’entreprise Accenture qui a développé l’application de traçage de la Croix Rouge autrichienne.

Le gouvernement allemand a annoncé le 28 avril que son application serait désormais développée par SAP et Deutsche Telekom. La Fraunhofer-Gesellschaft et l’Institut Helmholtz CISPA fourniront des conseils. L’Office fédéral de la sécurité de l’information et le commissaire fédéral à la protection des données seront impliqués dans le développement.

Prévue pour la période après Pâques, J. SPAHN déclare finalement que l’application pourrait être mise en service « probablement dans 4 semaines plutôt que 2 » compte tenu des contraintes de sécurité des données.

Rédacteur : Lisa Lacroix, lisa.lacroix[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr

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