Le problème résolu à la racine : la taille du pot influence la croissance des plantes

 

Des chercheurs du Centre de recherche de Jülich (FZJ, Rhénanie du Nord-Westphalie), en collaboration avec leurs collègues espagnols, ont observé pour la première fois comment les racines des plantes en pot se comportaient au cours de la croissance. Ils ont présenté leurs résultats lors du congrès de la Society of Experimental Biology à Salzbourg (Autriche) et dans la dernière publication électronique du magazine « Functional Plant Biology » [1].

 


Observations des racines par imagerie par résonnance magnétique
Crédits : Forschungszentrum Jülich

Les scientifiques ont comparé 65 études indépendantes sur la croissance de différentes plantes en pot pour déterminer l’influence de la taille du pot sur le plus grand nombre de variétés possible. Le résultat fut sans équivoque : un plus grand pot conduit à une plus grande plante. Le large spectre des espèces observées – y compris les tomates, le maïs, les cactus et le blé – a engendré en moyenne 43% de croissance supplémentaire avec un pot deux fois plus grand.

« Des pots plus petits réduisent la photosynthèse des plantes et ainsi le développement de la biomasse », explique Hendrik Poorter, de l’Institut des sciences de la vie et de la terre, unité Sciences des Plantes (IBG-2). « Toutefois, nos études supposent que cela n’est pas dû à une réduction des apports en eau et en nutriments. En effet, les plantes ressentent par leurs racines la taille du pot et y adaptent leur croissance ». Cette hypothèse s’appuie sur des observations des racines par imagerie par résonnance magnétique (IRM). Cette méthode, issue des technologies médicales, permet d’observer les racines sans perturber leur croissance. Il a été ainsi constaté que les racines des plantes poussent rapidement jusqu’aux bords du pot, à la manière de tentacules. La façon dont elles signalent ensuite à la plante que l’espace sous terre est limité, reste cependant indéterminée.

Les chercheurs ont pu éclaircir une autre question grâce à leur étude : « Nous voulions connaître la taille minimale d’un pot pour que celui-ci ne gêne pas la croissance de la plante et par conséquent n’ait pas d’incidence sur les expériences de croissance », ajoute Hendrik Poorter. Avec leurs collègues de l’Institut de recherches et technologies agraires et alimentaires (INIA) de Madrid, les chercheurs de Jülich ont établi une règle de base : un gramme de biomasse de plante nécessite un pot d’un litre de contenance. Un ordre de grandeur, qu’il n’est pas toujours possible de mettre en pratique pour les plantes d’intérieur…

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] Publication originale : « Pot size matters: a meta-analysis of the effects of rooting volume on plant growth, Functional Plant Biology », Poorter H., Bühler J., van Dusschoten D., Climent J., Postma J.A. (2012a) – http://www.publish.csiro.au/paper/FP12049.htm
– Hendrik Poorter, chercheur à l’Institut des sciences de la vie et de la terre, unité Sciences des Plantes (IBG-2) – email h.poorter@fz-juelich.de

 

Sources :

« Die Frage bei der Wurzel gepackt », communiqué de presse du centre de recherche de Jülich – 02/07/2012 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/tjls9

 

Rédacteurs :

Marie-Laetitia Catta, catta@afast-dfgwt.eu