La multiplication des « records » de chaleur

La dernière décennie a été marquée par des vagues de chaleur sans précédent sur l’ensemble de la planète. Ainsi, des records de températures ont été atteints en Europe (2003), en Australie (2009), en Russie (2010) et aux Etats-Unis (2012).

 

 


Répartition et amplitude des variations de température à l’échelle planétaire
Crédits : Centre allemand de recherche sur le climat, Institut de Météorologie Max Planck

 
A l’échelle du globe, les mois « records » [1] sont en moyenne cinq fois plus nombreux, comme le montre une étude [2] publiée par l’Institut de Potsdam (Brandebourg) pour la recherche sur les effets du changement climatique (PIK) [3] en collaboration avec l’Université Complutense de Madrid. Cette étude s’appuie sur 131 années de données mensuelles recueillies dans plus de 12.000 stations à travers le monde par la NASA. Dans certaines parties de l’Europe, de l’Afrique ou de l’Asie du Sud, cette fréquence a été multipliée non pas par cinq, mais par un facteur dix. « Les chaleurs extrêmes sont à l’origine de nombreux décès, incendies et pertes agricoles importantes. Les sociétés et les écosystèmes ne sont pas adaptés à ces nouveaux records de températures » précise Dim Coumou, chercheur au PIK.

 
Les chercheurs ont développé un modèle statistique robuste qui montre une élévation de la température particulièrement marquée ces 40 dernières années. L’effet de la variabilité naturelle a été pris en compte avec un nombre particulièrement élevé de records de chaleur au cours des années où le phénomène El Niño a lieu. Cependant, d’après leurs résultats, cette variabilité naturelle n’explique pas la hausse globale du nombre de records enregistrés. D’après les auteurs, 80% de ces records mensuels n’auraient pas eu lieu sans l’influence anthropogénique sur le climat. Leur scénario de réchauffement climatique suppose qu’à partir de 2040, le nombre de records de chaleur mensuels sera 12 fois plus élevé que pour un scénario sans modification du climat.

 

 
[1] Un record est enregistré lorsque la valeur de la température moyenne d’un mois à une station donnée dépasse significativement la moyenne de toutes les températures jamais enregistrées à cette même station.

 

Pour en savoir plus, contacts :

– Lien vers une animation réalisée par l’Institut de Météorologie Max Planck pour illustrer la répartition et l’amplitude des variations de température à l’échelle planétaire : http://www.spiegel.de/flash/flash-27558.html
– [2] Coumou, D., Robinson, A., Rahmstorf, S. (2013): Global increase in record-breaking monthly-mean temperatures. Climatic Change (online) [doi:10.1007/s10584-012-0668-1]. http://link.springer.com/article/10.1007/s10584-012-0668-1
– [3] Le PIK, l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (Potsdam-Institut für Klimafolgenforschung), est un des instituts allemand les plus renommés en matière de prévision climatique. Avec un budget annuel de 10 millions d’euros, il mène ses recherches dans une perspective multidisciplinaire.
– PIK , Service de Presse – tél. : +49 331 288 25 07 – email : press@pik-potsdam.de – http://www.pik-potsdam.de/institute

 

Sources :

– « Global warming has increased monthly heat records by a factor of five », communiqué de presse de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique – 14/01/2013 – (en anglais ou allemand) http://redirectix.bulletins-electroniques.com/Ry58q
– « Monatliche Hitzerekorde haben sich verfünffacht » – SpiegelOnline – 14/01/2013 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/InVfY

 

Rédacteurs :

Clément Guyot, clement.guyot@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr