Des alternatives à la viande issues de cultures de champignons pourraient contribuer à préserver l’environnement, selon des chercheurs de l’Université de Potsdam
La production et la consommation d’aliments représentent un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre et la production de bœuf en constitue la source la plus importante. En remplaçant la viande par des protéines microbiennes, on pourrait donc réduire considérablement les dommages environnementaux causés par la consommation d’aliments carnés. Ces protéines sont produites à travers des processus spéciaux, un peu comme la bière ou le pain. Les microbes ont uniquement besoin de sucre et d’une température constante pour se développer. Il en résulte alors un produit très riche en protéines qui a le même goût, la même texture et la même valeur nutritive que la viande de bœuf.
L’équipe de recherche a réalisé une simulation informatique dans laquelle elle a introduit la protéine microbienne dans l’ensemble du système agroalimentaire afin de déterminer son impact sur l’environnement. Cette approche se distingue des études précédentes qui ne considéraient que des produits individuels. Les scénarios informatiques s’étendent jusqu’en 2050 et tiennent compte de la croissance démographique future, de la demande alimentaire, des habitudes alimentaires et des dynamiques de l’utilisation des sols et de l’agriculture. Ils ont alors découvert qu’en remplaçant 20% de la consommation de bœuf par ces protéines, la déforestation annuelle et les émissions de CO2 dues à l’extension des terres cultivées et des pâturages seraient réduits de moitié par rapport à un scénario de maintien de la situation actuelle. Cela aurait également des conséquences positives pour le bien-être animal.
Toutefois, le passage de l’élevage d’animal à une production par des cuves de fermentation soulève d’autres questions, à commencer par l’approvisionnement en énergie pour le processus de production. Une conversion à grande échelle aux aliments biotechnologiques doit aller de pair avec une production d’électricité respectueuse du climat. Ce qui est néanmoins sûr, c’est que la manière dont nous nous nourrissons a des impacts négatifs réels sur l’environnement.
Source : IDW Online , Auteur : Jonas Viering