Les centres allemands de recherche Fraunhofer dévoilent leur feuille de route #hydrogène
Dévoilée ce mercredi 18 mars 2020, la feuille de route de la société Fraunhofer est le fruit d’un travail associant ses instituts pour la recherche sur les systèmes et les innovations (ISI Karlruhe), pour l’énergie solaire (ISE Freiburg), pour la microstructure des systèmes et matériaux (IMWS Halle) et pour les technologies et systèmes céramiques (IKTS Dresde). La société Fraunhofer confirme la volonté d’un développement d’hydrogène décarboné, qui s’inscrive dans l’objectif européen de neutralité en gaz à effet de serre pour tous les secteurs à l’horizon 2050. Sa feuille de route doit contribuer à la définition d’une stratégie nationale pour l’hydrogène s’inscrivant dans ce cadre. La construction de cette stratégie sera le résultat d’un travail coordonné des ministères de la recherche (BMBF), de l’environnement (BMU), de l’économie et de l’énergie (BMWi), des transports et du digital (BMVI) et du développement (BMZ), un travail alimenté par les contributions de la communauté scientifique.
La société Fraunhofer identifie l’électrolyse de l’eau comme élément décisif de la politique industrielle allemande. L’électrolyse constitue en effet la technologie la plus efficace pour la production d’hydrogène. Deux utilisations clés de cette technologie sont identifiées. Elle peut être utilisée pour la production d’hydrogène en tant que matière première alimentant l’industrie ou pour le stockage des surplus de production électrique des énergies renouvelables intermittentes, comme le solaire et l’éolien. Dans le cas de l’Allemagne, l’objectif de neutralité carbone nécessitera d’atteindre pour 2050 d’une capacité en électrolyseurs de 80 GW.
Pour l’atteinte de cet objectif, la feuille de route Fraunhofer identifie plusieurs mesures possibles, telles que l’évolution du cadre réglementaire, l’utilisation de la fiscalité sur l’électricité, la promotion de projets pilote, l’établissement de normes internationales pour l’hydrogène et la suppression des obstacles réglementaires à la mobilité hydrogène, à la fois sur les véhicules utilisant la technologie de pile à combustible et sur les stations-service hydrogène. Pour la société Fraunhofer, la base technologique existe pour toute la chaine de valeur hydrogène, qui doit maintenant être déployée à grande échelle pour pouvoir réduire les coûts et bénéficier de retours d’expérience opérationnelle.
Malgré les progrès technologiques dans la production d’énergie renouvelable, et, grâce à l’hydrogène, dans son stockage, son transport et ses usages, l’Allemagne comme l’Europe resteront dépendantes pour une grande part de leurs importations en énergie. La société Fraunhofer confirme ainsi l’enjeu du déploiement des technologies hydrogène dans les régions du monde où les coûts de production d’électricité de sources solaire et éolienne sont les plus bas, ainsi que l’avantage de la maitrise européenne de ces technologies. Considéré comme le « gaz de demain » par la ministre allemande de la recherche Anja Karliczek, l’hydrogène deviendrait dans un contexte énergétique décarboné le principal mode de transport d’énergie au niveau mondial. Dans ce contexte, la société Fraunhofer identifie la capacité installée mondiale d’électrolyseurs à 3000 GW en 2050. Elle estime sur cette base à 32 milliards d’euros la valeur ajoutée pour les industriels allemands de la maitrise des technologies d’électrolyse et de pile à combustible.
Rédacteur : Julien Potier, julien.potier[at]diplomatie.gouv.fr
Sources : Communiqué de presse
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