Une équipe germano-américaine étudie l’impact sur les émissions de gaz à effet de serre d’une baisse de la demande mondiale de pétrole
Les émissions de gaz à effet de serre et les coûts d’extraction par baril de pétrole brut. Credit : Nature.
Partant du constat d’un secteur de l’énergie en transformation, l’article de Nature envisage un secteur pétrolier confronté à des difficultés croissantes, dont un déclin de la demande, une intensification de la concurrence au niveau de l’offre et une difficulté d’investissement. Dans ce contexte, les chercheurs ont étudié les liens entre l’hétérogénéité des productions de pétrole en termes d’émissions de GES et le marché du pétrole. Les émissions de GES – ou intensité carbone – des activités ont été estimées sur la base d’analyses de cycle de vie du carbone (ACV), incluant à la fois les émissions résultant de la combustion du pétrole et celles liées à sa production (exploration, extraction, transport, raffinage). Les différences d’intensité carbone entre modes de production sont conséquentes, variant de 20 à 300 kg de CO2-équivalent par baril de pétrole.
L’étude montre qu’un recul de la demande de l’ordre 2,5% impacterait essentiellement les productions de pétrole ayant une intensité carbone de 25 à 54% plus élevée que la moyenne mondiale, et entrainerait donc une réduction des émissions de GES plus que proportionnelle au choc. Cet effet est moins marqué pour des chocs de demande plus importants, de l’ordre de 5% (choc Covid) ou de 10%. Il peut être aussi minoré par la coordination de producteurs pétroliers dotés d’un pouvoir de marché suffisant. L’article s’intéresse aussi aux variations de l’effet d’un choc de demande selon les pays. Les productions de la Colombie, du Venezuela et du Canada se distinguent à la fois par leur pollution et leur coût importants. Elles seraient donc particulièrement impactées.
Rédaction : Julien Potier ; julien.potier[a]diplomatie.gouv.fr
Sources
DLR : Nature-Artikel – Wie wirkt sich ein Rückgang bei der Ölnachfrage auf den CO2-Ausstoß aus?
Nature : Carbon implications of marginal oils from market-derived demand shocks