Le gouvernement allemand renouvelle sa convention de recherche sur les zoonoses

Le gouvernement fédéral allemand renforce la recherche sur les maladies transmissibles entre l’animal et l’homme, appelées zoonoses. Celles-ci représentent les deux tiers des maladies infectieuses au niveau mondial. En font partie par exemple la grippe aviaire, Ebola, Zika, ou MERS. Les ministères allemands de l’Enseignement et de la Recherche (BMBF), de l’Alimentation et de l’Agriculture (BMEL), et de la Santé (BMG), avaient conclu en 2006 une convention de recherche sur les zoonoses à la suite de l’épidémie de grippe aviaire. Ils l’ont renouvelée le 29 janvier 2016, le ministère fédéral de la Défense (BMVg) étant un nouveau partenaire de cette convention.

 

Les programmes de la première convention de recherche avaient pour objectif d’initier des projets interdisciplinaires afin de mieux comprendre l’émergence et la propagation des zoonoses. De plus, une plateforme nationale de recherche sur les zoonoses avait été créée. Cependant, de nombreuses questions sur les zoonoses restent sans réponse.

 

L’idée directrice de la nouvelle convention de recherche est l’approche « One Health », une stratégie de développement de collaborations interdisciplinaires entre médecine humaine et vétérinaire, biologie, recherche environnementale, agronomie et technologies alimentaires. Ce principe est également essentiel pour la mise en œuvre de la stratégie allemande sur la résistance aux antibiotiques, « DART 2020 », adoptée en mai 2015. Le renouvellement de la convention de recherche sur les zoonoses avait d’ailleurs été annoncé à l’occasion de la publication de cette stratégie [1].

 

Les initiatives déjà établies par la convention de recherche de 2006 seront poursuivies, et de nouvelles initiatives seront mises en place, en particulier dans les domaines du diagnostic et de la thérapie des zoonoses, de la prévention (dont le développement de vaccins), de l’épidémiologie et de la surveillance intégrée.

 

Le BMBF va initier un « réseau de recherche national sur les maladies infectieuses zoonotiques ». Des universités, des instituts de recherche extra-universitaires, des institutions du système de santé publique ainsi que des entreprises pourront être financés dans ce cadre. Le BMBF met à disposition une enveloppe de 40 millions d’euros sur cinq ans pour financer ce réseau.

 

Le BMEL initie un programme de soutien à la recherche comprenant trois thématiques :

  • le développement de mesures de prévention et de thérapies innovantes, de vaccins, de diagnostics rapides, ainsi que de modèles épidémiologiques, et l’étude du rôle des vecteurs comme les moustiques ;
  • l’amélioration de la diffusion des connaissances scientifiques sur les zoonoses ;
  • des thématiques spécifiques à certains micro-organismes pathogènes.

 

Le BMG lancera un appel à projet concernant l’influence des mesures vétérinaires sur l’anti-biorésistance au niveau régional et sur la santé humaine, la surveillance moléculaire des agents zoonotiques, la modélisation des infections grâce à des méthodes mathématiques, bio-informatiques et de biologie des systèmes, l’étude d’infections chroniques et de co-infections, ainsi que le développement de stratégies pour la prévention et la thérapie des zoonoses. De plus, le BMG soutient les projets de dépistage, prévention, et contrôle des zoonoses portés par les instituts Paul Ehrlich et Robert Koch et le réseau des centres de référence nationaux.

Le BMVg conduit des recherches sur les zoonoses à l’institut de microbiologie de l’armée (InstMikroBioBw) ainsi que dans les instituts centraux des services sanitaires de l’armée de Coblence (Rhénanie-Palatinat) et de Kiel (Schleswig-Holstein). L’InstMikroBioBw fait déjà partie de la plateforme nationale de recherche sur les zoonoses, les deux autres instituts devraient l’intégrer. D’autre part, des programmes de recherche internes du BMVg viendront en appui de la convention de recherche.

 

[1] Pour en savoir plus sur DART 2020, voir l’article Science-Allemagne « Lutter contre la résistance aux antibiotiques : nouvelle stratégie allemande », 26/05/2015 – https://www.science-allemagne.fr/fr/actualites/biologie-medecine-sante/sante/lutter-contre-la-resistance-aux-antibiotiques-nouvelle-strategie-allemande/

 

Sources :

 

Rédactrice : Rébecca Grojsman, rebecca.grojsman[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr