Congrès de Berlin en médecine et santé

Le ministre allemand de la santé Jens Spahn était présent pour ouvrir le congrès. Cela lui a donné l’occasion de réaffirmer sa volonté d’accélérer le virage numérique dans le domaine de la santé. Il a ainsi annoncé que cette thématique serait l’une des priorités portées par l’Allemagne lors de sa prochaine présidence du Conseil de l’Union Européenne à compter de juillet 2020 et a fait valoir la nécessité de développer un projet allemand et européen sur l’utilisation et la collecte des données de santé et ce particulièrement face aux géants américains et chinois. Il a par ailleurs défendu son projet de dossier médical électronique (elektronische Patientakte) qui devrait voir le jour d’ici 2021. Concernant l’épineuse question de la protection des données des patients allemands, M. Spahn a tenté de rassurer en précisant que ces derniers resteraient maître des données qui y sont stockées et décideraient de la possibilité pour les médecins d’y accéder.
Le ministre a aussi profité de la tribune qui lui était offerte pour plaider en faveur de certains des projets prioritaires de son ministère et qui font actuellement débat en Allemagne : le changement de la législation concernant le statut de donneur d’organes ou encore l’obligation vaccinale afin d’endiguer le retour de la rougeole en Allemagne et en Europe.

Différents experts (industriels, chercheurs ou politiques) en sont arrivés à des conclusions très similaires : l’Allemagne a accumulé un retard dans l’utilisation et la collecte de données de santé et doit le rattraper pour s’assurer que les patients allemands bénéficient de la meilleure qualité de soins possible. Afin d’avancer dans la bonne direction, l’Allemagne doit garantir l’interopérabilité des données mais aussi leur protection. Gottfried Ludewig, le directeur du département « numérisation de la santé » au ministère fédéral de la santé a martelé que le système, à défaut d’être parfait dès son lancement devrait avancer pas à pas et de façon agile. Il a encouragé le lancement de cette transition numérique en Allemagne au plus vite.
Les experts restent confrontés à un manque de confiance de la part de la population allemande auquel les politiques devront s’efforcer de répondre au plus vite si l’Allemagne veut rattraper son retard sur la question du numérique en santé.

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Source : Présence à l’évènement

Rédacteur : Paul Kennouche, paul.kennouche[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr