Les nouveaux médicaments ne sont que trop peu bénéfiques

Parmi les nombreux médicaments récemment mis sur le marché, trop peu apportent de réels bénéfices par rapport à ceux déjà présents. Ce sont les conclusions d’une enquête menée par le Comité mixte fédéral (Gemeinsamen Bundesausschusses, G-BA [1]).

Depuis l’introduction de la loi sur la réorganisation des médicaments (Arzneimittelneuordnungsgesetzes, AMNOG) il y a deux ans, les industries pharmaceutiques sont dans l’obligation de prouver les effets bénéfiques des nouveaux produits présentés par rapport à un médicament déjà présent sur le marché et traitant la même pathologie. Ce système doit permettre une meilleure appréciation du prix à fixer par les caisses d’assurance maladie aux termes de négociations avec les laboratoires pharmaceutiques. L’étude s’est focalisée sur les principes actifs traitant des maladies importantes, tels que les médicaments utilisés contre les maladies cardiaques, le diabète, ou encore les douleurs chroniques. L’ensemble des médicaments étudiés représente un chiffre d’affaires d’environ cinq milliards d’euros. Parmi les 37 cas examinés, le comité (constitué de médecins, d’employés des caisses d’assurance maladie ou encore de personnel hospitalier) a reconnu seulement 7 cas ayant une valeur ajoutée significative et 14 fournissant un bénéfice dit léger. Le reste n’apporterait pas une réelle plus-value comparée à ce qui est déjà disponible sur le marché pharmaceutique.

Ce type d’étude est évidemment sous le feu des critiques de l’industrie pharmaceutique. Ainsi la directrice générale du syndicat des entreprises pharmaceutiques (VfA), Birgit Fischer, juge que les critères d’évaluation du G-BA sont « irréalistes ». Cependant, il est à noter que l’Allemagne reste un bon élève si l’on compare ces résultats à divers pays européens, puisque deux tiers des médicaments étudiés obtiennent une évaluation favorable et que la plupart des pays membres de l’Union européenne n’en sont qu’a seulement 50%. « L’Allemagne reste l’un des marchés les plus attractifs au monde pour les médicaments innovants », déclare ainsi Josef Heckens, directeur du G-BA.

[1] Le comité mixte fédéral (G-BA) est l’instance décisionnelle qui chapeaute les organismes d’autogestion des acteurs du secteur médical en Allemagne (médecins, dentistes, psychothérapeutes, hôpitaux et compagnies d’assurance maladie).

Pour en savoir plus, contacts :

Site de la G-BA (en anglais) : http://www.english.g-ba.de/

 

Sources :

« Neue Medikamente sind nur selten besser » – Die Welt, article de presse – 08/05/2013 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/3ez9K

 

Rédacteurs :

Louis Thiebault, louis.thiebault@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr