Un centre de recherche pour développer des outils diagnostics à base d’ARN non codant

Le consortium « Ribonucleic Acid Based Diagnostics Solutions », ou « Ribolution » de la société Fraunhofer a pour objectif de développer une nouvelle génération d’outils diagnostiques à partir d’ARN non codant. Un centre dédié à ce consortium, le « Ribolution Biomarker Center » a été ouvert fin avril 2016 à Leipzig. Il permettra à 30 bioinformaticiens, médecins et biochimistes de concentrer l’expertise du consortium Ribolution sous un même toit.

L’importance des ARN non codants, issus de la transcription de l’ADN mais qui ne sont pas traduits en protéines, a longtemps été sous-estimée. En réalité, ils jouent un rôle important dans la régulation de l’expression des gènes, et sont une clé pour la compréhension de plusieurs maladies. En 2011, des chercheurs de la société Fraunhofer ont proposé l’idée d’un outil diagnostique basé sur les ARNs non codants. Cette idée a donné lieu à la création du consortium Ribolution, dans lequel sont impliqués quatre instituts Fraunhofer (IPA, IGB, ITEM, et FIT), l’université de Leipzig (Saxe) et l’université de Dresde (Saxe). L’objectif était de permettre la recherche et la validation de biomarqueurs basés sur des ARN non codants dans l’ensemble du génome. Le consortium est financé à hauteur de 25 millions d’euros jusque mi-2018.

Le cancer de la prostate a été choisi comme première indication. En effet, le test du PSA (Antigène Spécifique de la Prostate) utilisé pour le dépistage du cancer de la prostate, est peu spécifique et donne de nombreux faux positifs. Une spin-off du consortium, appelée « Ribolution Health », a été créée sur ce thème à Leipzig. Elle développe un test d’urine, qui doit permettre d’identifier les patients qui, après un résultat positif au test PSA, nécessitent réellement une biopsie. Le test devrait être commercialisable début 2018. A long terme, ce test basé sur l’ARN non codant devrait remplacer entièrement le PSA. Des biomarqueurs pour d’autres indications, telles que la septicémie, sont en phase précoce de développement.

 

Source : « ncRNA im Wandel : früher Müll, heute Biomarker », article du magazine transkript, juin 2016.

Rédactrice : Rébecca Grojsman, rebecca.grojsman[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr