Succès du projet commun entre le BMU et la VCI sur la biosurveillance humaine

La biosurveillance humaine est l’une des multiples formes possibles de biosurveillance qui consiste à considérer le corps humain comme récepteur ou traceur de certains polluants. Elle est à la fois une centrale d’information et un instrument de contrôle pour la protection de la santé face à l’environnement, en identifiant les relations de cause à effet entre des problèmes de santé et une exposition aux substances chimiques dans l’environnement. Cet outil est depuis longtemps vivement conseillé par les experts de la médecine du travail pour le secteur de l’industrie chimique.
Le Ministère fédéral de l’environnement (BMU) et la Fédération des industries chimiques (VCI) viennent d’annoncer les premiers succès d’un projet commun visant à améliorer la connaissance des substances absorbées par l’organisme humain. La première partie achevée de ce projet de biosurveillance humaine a permis aux chercheurs de développer de nouvelles méthodes d’analyse ayant reçu l’aval de l’Agence allemande des moyens pour la recherche (DFG), pour enquêter sur certaines substances telles que le DINCH, le DPHP et le MDI. En tant que composants de la mousse polyuréthane, notamment utilisée pour la fixation et l’isolation d’encadrements de portes et fenêtres, ces substances sont utilisées comme plastifiants. Les méthodes nouvellement développées seront bientôt utilisées afin d’examiner les effets de ces trois substances sur la population.

En parallèle, les partenaires poursuivent leurs travaux sur le développement de méthodes de détection pour d’autres substances. Ils ont d’ores et déjà identifié cinq autres substances pour lesquelles un tel procédé doit être mis au point et qui sont communément utilisées comme ingrédients, parfum et conservateur dans les produits cosmétiques industriels. Le BMU et la VCI ont été conseillés dans le choix des substances par un groupe d’experts de haut niveau, issus aussi bien du monde de la recherche que de l’industrie.

Le projet de biosurveillence humaine commun au BMU et à la VCI a pour vocation le contrôle de matériaux pouvant avoir des conséquences particulières sur la santé de la population, lesquelles n’ont jusqu’à présent pas encore pu être mesurées dans le corps humain par manque de technologies appropriées. L’objectif du programme est de développer d’ici à 2020 des techniques d’identification pour 50 substances ou groupes de substances identifiées par les experts. Le projet débuté en 2010 restera en phase pilote jusqu’au printemps 2013. La partie technique de mise au point de nouveaux procédés est largement prise en charge par la VCI, qui laisse le soin au BMU, par l’intermédiaire de l’Agence fédérale de l’environnement (UBA), de mettre en application ses découvertes.

Le développement de méthodes d’analyse est un processus laborieux et coûteux. Cependant, au cours des dernières années, l’utilisation massive de substances chimiques dans l’industrie et l’inclination de la population pour les produits issus de ce secteur n’a cessé d’augmenter. La question des risques sanitaires s’est donc posée aux scientifiques, pour qui l’unique possibilité était jusqu’alors de recourir à l’utilisation de modèles basés sur des hypothèses parfois peu fiables.

 

 

Sources :

« Bundesumweltministerium und Chemieverband erzielen erste Erfolge bei Projekt zum Human-Biomonitoring », communiqué de presse du BMU – 05/06/2012 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/pt5M0

 

Rédacteurs :

Myrina Meunier, myrina.meunier@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr