Les champs électromagnétiques pourraient influencer la mémoire
Les champs électromagnétiques peuvent interférer avec les processus d’apprentissage dans le cerveau. Ce rapport est établi par des chercheurs de l’Université de Bochum [1] (Rhénanie-Du-Nord-Westphalie) et publié dans la revue « PLoS ONE » sur la base d’expérimentations animales [2]. Le téléphone serait cependant plutôt sûr du fait de la faible intensité des champs émis, tempèrent les scientifiques. Pour les professions à forte exposition, comme dans certains centres de télécommunications, certains services de sécurité (observation par satellite) ou centres militaires, les limites devraient être vérifiées.
Les champs électromagnétiques à haute fréquence (HEF) sont utilisés pour la radio, la télévision, la téléphonie sans fil, et maintenant le Wifi. Ils peuvent générer de la chaleur dans les tissus de l’utilisateur, proportionnellement à l’intensité du champ en question. Les récentes générations de téléphones mobiles UMTS ont l’atout de générer des champs relativement faibles, jusqu’à 4,8 V/m, ce qui limite l’effet thermique sur les tissus du cerveau à environ 0,1°C. Les conséquences possibles d’une exposition de 30 minutes sur la fonction et la structure du cerveau ne sont pas encore claires, ni univoques. Cependant, les chercheurs ont émi l’hypothèse d’une augmentation de la perméabilité de la paroi cellulaire ou d’une apparition de troubles de l’apprentissage.
Ces troubles seraient néanmoins aussi liés à l’augmentation du stress dans les expériences ainsi qu’à d’autres effets non thermiques des HEF, selon les chercheurs de Bochum. Ils ont ainsi étudié des rats exposés à la bande de fréquence UMTS et ont vérifié par des examens électrophysiologiques les processus d’apprentissage au niveau neuronale et les mécanismes de formation de la mémoire synaptique. Résultat : le stress de l’expérience affecte les synapses et la mémoire chez les animaux . La comparaison avec les animaux témoins a cependant montré que les champs électromagnétiques forts ont des conséquences sensiblement similaires voire plus marquées.
Ainsi, les champs d’une valeur DAS [3] de 10watts/kg pourrait affecter l’apprentissage et la formation de la mémoire, tandis que les champs d’une intensité de 2watts/kg n’auraient aucun effet négatif mesurable, selon les résultats. Ainsi, l’utilisation du téléphone cellulaire ne serait pas sujet à caution au niveau des effets thermiques sur le cerveau. Des études complémentaires sont en cours.
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[3] Le DAS ou Débit d’ Absorption Spécifique (SAR en anglais) est une mesure permettant d’évaluer l’émission maximale des ondes électromagnétiques d’un téléphone portable sur un organisme biologique. Sa valeur est exprimée en Watt par Kilogramme et le protocole de mesure est défini par le Comité européen de normalisation électrotechnique (CENELEC). Chaque téléphone portable est ainsi testé avant commercialisation sur un fantôme (moulage d’une tête humaine remplie d’un liquide spécifique ) dans le cas de mesures de DAS au niveau local, et la valeur du DAS de chaque mobile doit obligatoirement être mentionnée dans sa notice. En Europe, elle ne doit pas dépasser 2 Watt/Kg, et 1,6 Watt/Kg aux Etats-Unis. Ces valeurs sont des seuils maximum autorisés par rapport au seul effet actuellement reconnu des radiofréquences : l’effet thermique (échauffement des tissus) qui intervient à partir de 4 Watt/Kg. Toutefois, d’autres études suggèrent que des effets biologiques apparaissent bien avant, incitant certains scientifiques et certaines organisations à demander une révision à la baisse des seuils autorisés.
Pour en savoir plus, contacts :
– [1] http://ruhr-uni-bochum.de
– [2] Abstract de l’étude sur : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/hQLe1
Source :
– « Handystrahlen beeinflussen das Lernen », dépêche Diagramm – 20/06/2011 – http://www.diagramm.net/index.php?id=8343&d=a&rr=30&i=NuN
– « A quoi sert la mesure du DAS pour les mobiles ? », article de Génération Nouvelles Technologies – 25/08/2010 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/tJbVN
Rédacteur :
Charles Collet, charles.collet@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr