L’Électronique organique en Allemagne : un domaine émergent et stratégique
L’Académie allemande des technologies Acatech[1], organe conseillant le Gouvernement fédéral sur les investissements stratégiques en recherche et développement (R&D), a présenté mi-2011 un rapport[2] réitérant sa demande de soutien à la poursuite de la R&D sur l’électronique organique du fait de son fort potentiel économique, ses coûts moindres et ses fonctionnalités nouvelles comparées aux technologies silicium. De plus, plusieurs rapports d’experts[3] montrent que l’Allemagne est devenue un des premiers pays au monde pour la R&D industrielle dans ce domaine. Ceci a d’ailleurs été illustré par la conférence internationale SEMICON tenue à Dresde, au sein de laquelle un nouveau salon entièrement dédié à l’électronique des plastiques a été intégré. Acatech souligne ainsi que, si l’électronique organique est encore une technologie naissante, sa courbe de croissance en est seulement au stade initial, et l’avance prise par l’Allemagne dans ce domaine pourrait se révéler stratégique à court terme. Ceci notamment dans le développement de circuits flexibles (pouvant par exemple s’insérer dans les vêtements), de panneaux photovoltaïques organiques (OPV) ou dans les nouvelles technologies d’affichage ou d’éclairage par diodes électroluminescentes organiques (OLED – Organic Light-Emitting Diode). Enfin, le “papier électronique” souple que l’électronique organique permet de réaliser, est considéré comme une des révolutions technologiques potentielles du 21e siècle. C’est pourquoi il apparaissait important d’apporter un éclairage sur le paysage et les développements actuels de l’électronique organique en Allemagne tout en introduisant les développements menés parallèlement en France.
Dans ce but, le service pour la science et la technologie de l’ambassade de France à Berlin a organisé une mission exploratoire pour analyser l’état des développements outre-Rhin à la croisée de la physique (électronique) et de la chimie pour la science des matériaux utilisés. L’étude s’est concentrée autour des clusters d’Heidelberg et de Dresde, qui se positionnent déjà à l’échelon mondial.
[1] http://www.acatech.de/uk (en anglais)
[2]http://www.acatech.de/de/publikationen/publikationssuche/detail/artikel/organische-elektronik-in-deutschland.html (en allemand)
[3] IEEE Isupply
“L’électronique organique, brillant avenir pour les matières plastiques”, document de l’Ecole Polytechnique, 2007
“L’électronique organique – Un secteur d’activités de 30 milliards de dollars US en 2015”, cabinet IDTechEx – 14/07/2011 – http://www.prnewswire.co.uk/cgi/news/release?id=150147
“L’électronique organique”, Université Catholique de Louvain – 2002
Département “Electronique organique”, CEA Liten, http://www-liten.cea.fr/fr/activites_rd/eorga.htm
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Rédaction :
Charles Collet, Chargé de mission NTIC et Nanotechnologies
Stéphane Roy, Attaché pour la science et technologie
Avec les conclusions de:
Isabelle Chartier, Responsable du Programme Electronique Imprimée au CEA LITEN, Grenoble,
Lionel Hirsch, Directeur du Groupe de Recherche Electronique Organique. Directeur de Recherche CNRS au laboratoire d’Intégration du Matériau et du Système (IMS / CNRS), Bordeaux,
Remi de Bettignies, Institut National de l’Energie Solaire, CEA INES, Chambéry.
Sources : Service Scientifique de l’Ambassade de France en Allemagne